2006
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 17 no. 2 (2006)
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Peter Thomas, « Modernity as “passive revolution”: Gramsci and the Fundamental Concepts of Historical Materialism », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/016590ar
On a noté, tant au sein qu’à l’extérieur du milieu universitaire, un récent regain d’intérêt pour le marxisme duquel ont surgi plusieurs propositions de reconstructions contemporaines du matérialisme historique. Dans son article, Peter Thomas montre que l’on trouve dans l’oeuvre d’Antonio Gramsci de quoi justifier aujourd’hui la mise sur pied d’un programme de recherche interdisciplinaire sur le matérialisme historique, programme qui générerait entre d’autres écoles de pensée des discussions fructueuses et tolérantes des différences de chacune. Analysant plus particulièrement la façon dont Gramsci a développé le concept de « révolution passive », Peter Thomas soutient qu’en s’appuyant sur des arguments tirés des Thèses sur Feuerbach de Marx, Gramsci a pu à la fois prendre ses distances par rapport à diverses déformations « déterministes » de la pensée de Marx et défendre l’intégrité de la théorie marxiste, capable de se renouveler grâce à l’autocritique. Peter Thomas suggère que la pensée de Gramsci possède les éléments nécessaires à l’élaboration d’un récit explicatif de la modernité dont le moment politique constituerait l’unité dialectique de la « structure » et de « l’action ».