2006
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Tangence ; no. 82 (2006)
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Claude Cavallero, « J.-M. G. Le Clézio et le sable des mots », Tangence, ID : 10.7202/016626ar
Comment lire aujourd’hui Désert, roman-pivot dans l’oeuvre de Le Clézio ? Un quart de siècle après sa publication, cette oeuvre en forme de diptyque continue de fasciner les lecteurs en raison du puissant imaginaire collectif que sollicite une écriture vibrante, chargée d’émotion pure. Ici s’impose la négation par effacement, disparition, brouillage des référents. De façon significative, les évocations sahariennes de Le Clézio sont souvent fondées sur l’observation de déserts américains. Le désert est aussi la terre des révélations, des interrogations absolues. Par-delà la visée démonstrative du texte, l’article s’attache à nuancer les interprétations couramment suscitées par ce lieu fictionnel mythique pour en souligner l’ambivalence profonde qui, loin d’atténuer son pouvoir de fascination, semble au contraire l’exalter. Chaque lecteur peut investir le texte de sa propre méditation sur le Temps, sur l’existence, sur l’origine, parce que l’image du désert demeure celle d’un mystère sur lequel les mots achoppent, mais que le roman exemplifie.