2007
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Études françaises ; vol. 43 no. 3 (2007)
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Thierry Durand, « Le regard du mal chez Philippe Renonçay », Études françaises, ID : 10.7202/016905ar
Les quatre romans publiés à ce jour par Philippe Renonçay composent ensemble une oeuvre d’une grande cohérence. L’auteur pose la question du mal. Le sujet n’est sans doute pas original ; Gide l’a dit : on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. L’entreprise de Renonçay est cependant plus radicale. Elle s’inscrit dans le contexte de certaines recherches littéraires actuelles qui placent le mal au centre de leurs préoccupations : Dantec, Jauffret, Germain, Nobécourt, et bien d’autres. Peut-être un signe des temps, l’originalité de Renonçay est à chercher, au moins en partie, dans l’intempérance avec laquelle ses personnages centraux mettent en question notre déréliction : une violence nue, sans pudeur, oscille entre le règlement de comptes avec Dieu et la volonté d’en finir une fois pour toutes avec une inexpiable humanité.