2007
Ce document est lié à :
Frontières ; vol. 20 no. 1 (2007)
Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal, 2008
Éric Volant, « L’homme dans la nuit s’allume une lumière… », Frontières, ID : 10.7202/017941ar
Pour dire une parole sensée sur la mort, il est bon de s’inspirer de la pensée d’Héraclite d’Éphèse. Parmi les quelques fragments, préservés de la destruction et dispersés dans les oeuvres des anciens et des modernes, il a fallu choisir ceux qui dévoilent le lien paradoxal que le sage décèle entre la vie et la mort. Ce sont deux contraires inséparablement liés. En essayant de comprendre le sens de ces énoncés d’Héraclite, nous nous rendons compte que, dans le présent quotidien de toutes choses, la joie ne va pas sans la douleur, le bien sans le mal, la lumière sans les ténèbres, le jour sans la nuit. Et vice-versa ! La mort ne va pas sans la naissance, ni le conflit sans la réconciliation, ni le silence sans la voix, ni l’oubli sans la mémoire. Voilà donc la voie philosophique ou mystique, la quête d’une vérité existentielle, celle du mouvement et du changement, du devenir perpétuel de toutes choses et de l’unité des contraires.