2007
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Études littéraires ; vol. 39 no. 1 (2007)
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Carla Van den Bergh, « Le rôle du verset lors de la transition du grand poème au petit poème en prose, dans les années 1830-1840 en France : pertes et profits », Études littéraires, ID : 10.7202/018100ar
Dans les années 1830-1840, la poésie biblique connaît une recrudescence en France. Durant ces mêmes années, la poésie en prose aboutit à la cristallisation du petit poème en prose, comme l’a montré Nathalie Vincent-Munnia. De la rencontre de ces deux tendances dérive déjà le poème en prose biblique, dont Christian Leroy a exposé la tradition de simplicité depuis Télémaque. La nouveauté réside dans l’attention portée au verset comme forme possible du poème en prose, dans la tradition du poème en prose biblique, mais aussi dans les tâtonnements formels et critiques autour du petit poème en prose. Le verset parvient-il à s’imposer comme forme inédite d’un genre nouveau de poème ? Ou son usage doit-il s’inscrire exclusivement dans le genre du grand poème ? N’est-il pas voué par son origine à porter des connotations éthiques pouvant être reversées à un usage polémique ou politique ? Une quête du verset se fait jour à cette époque. Dans la pratique, le verset se définit, d’une part, par le parallélisme, dans les pastiches bibliques, et, d’autre part, par un rythme hérité de la prose nombreuse, dans des oeuvres qui le marquent cependant de leur sceau didactique. Dans la critique littéraire, le verset apparaît comme une catégorie opératoire destinée à mettre en valeur un nouveau type de petit poème en prose. Identifié comme une forme brève et rythmée, le verset va dépendre, pour sa consécration, de l’évolution des genres de niveau supérieur.