2008
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Criminologie : ; vol. 41 no. 1 (2008)
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Massimiliano Mulone et al., « Saisir la sécurité privée : quand l’État, l’industrie et la police négocient un nouveau cadre de régulation », Criminologie, ID : 10.7202/018421ar
L’accroissement substantiel de l’industrie de la sécurité a profondément changé la manière dont la sécurité est gouvernée aujourd’hui. Une récente proposition législative de la province de Québec sur la sécurité privée – Loi sur la sécurité privée – nous a servi de point de départ pour répondre à deux objectifs, soit tenter de définir l’objet « sécurité privée » et comprendre les liens qu’entretient cette sécurité privée avec l’État et la police. Une analyse de la littérature grise accompagnant cette loi (mémoires déposés à l’Assemblée nationale du Québec et consultations particulières de la Commission des institutions) nous a permis de décrire les divers morcellements de la sécurité privée, ainsi que la difficulté à la circonscrire clairement, les frontières l’entourant étant larges et poreuses. En outre, notre analyse a mis en lumière certaines spécificités de l’État dans la gouvernance de la sécurité – soit sa capacité à légiférer et à légitimer – qui continuent à peser sur l’industrie. Enfin, il est observé que l’industrie de la sécurité privée ne tente pas tant de se substituer à la police que de se construire une place à part, qui lui soit propre et, si est possible, libre de toute contrainte.