2008
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Laval théologique et philosophique : ; vol. 64 no. 1 (2008)
Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 2008
Jacques Brunschwig, « Le chapitre 1 du De Interpretatione : Aristote, Ammonius et nous », Laval théologique et philosophique, ID : 10.7202/018534ar
La treizième réunion du Symposium Aristotelicum, en 1993, a eu une très étrange et très triste destinée. Certes, elle s’est tenue dans le cadre enchanteur de la Chartreuse de Pontignano, près de Sienne ; elle a donné lieu, comme ses devancières, à des communications et à des discussions d’un vif intérêt. Mais l’édition de ses Actes, pour une fois, s’est heurtée à d’insurmontables obstacles. La charge en avait été initialement confiée à Mario Mignucci et à Michael Frede, deux des plus fidèles et stimulants participants du Symposium. Ils ont été tragiquement enlevés à notre admiration et à notre affection, le premier en 2004, sous les coups d’une longue et impitoyable maladie, le second en 2007, en conséquence d’un accident imprévisible et brutal. Le retard causé à la publication du XIIIe Symposium par cette double et douloureuse disparition n’a pu être comblé jusqu’à présent ; les membres du comité organisateur m’ont assuré qu’à leur avis, il risquait de ne l’être jamais.Par une coïncidence émouvante (en tout cas pour moi), trois semaines seulement avant la mort de Michael Frede, mon collègue et ami Thomas De Koninck me demanda si j’accepterais de publier dans le Laval théologique et philosophique l’étude que j’avais présentée, plus de dix ans auparavant, au XIIIe Symposium. Je passe sur les divers scrupules qui me firent hésiter quelque temps. L’insistance du Professeur De Koninck et celle de ses collaborateurs, Paul Asselin et Martin Achard, en eurent finalement raison, ce dont je leur suis très profondément reconnaissant.Quant à ce texte, le lecteur voudra bien se souvenir de la longue histoire dont il est l’ultime fruit. Il serait bien difficile de le résumer : il est, il tente d’être cela même pour quoi il se donne, à savoir pour une lecture détaillée du commentaire par Ammonius du célèbre premier chapitre du De Interpretatione, lecture focalisée non pas tellement sur la lumière que le commentaire ancien peut (ou peut ne pas) jeter sur la lettre et sur l’interprétation du texte aristotélicien que sur ce que ce commentaire peut nous apprendre sur les méthodes, les choix, les comportements intellectuels de son auteur lui-même, et sur ses propres motivations philosophiques et pédagogiques face à un texte comme celui qu’il entreprend de commenter.