A Madison for Outcasts: Dance and Critical Displacements in Jean-Luc Godard’s Band of Outsiders

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2008

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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 18 no. 2-3 (2008)

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Résumé En Fr

In light of Timothy Corrigan’s discussion of the cult film as “adopted child,” Godard’s Band of Outsiders (Bande à part) can be viewed as a film which has transcended its original destiny and opened doors to diverse critical and spectatorial receptions. Drawing upon pulp fiction and the “B movie” genre, Godard’s original intent was to make a mainstream film. But it was precisely the film’s homage to the American mainstream that soon led to its cult status in non-mainstream cinema. Based on a pulp fiction novel by Delores Hitchens, Band of Outsiders celebrates dance and movement from American popular culture and, in particular, American jazz dance as popularized in Europe in the early 1960s. In one sequence, the protagonists break into the Madison, a line dance that quickly moved from the African-American community to the white mainstream through such television shows as American Bandstand and to Europe through the work of such performers/teachers as Harold Nicholas. The freedom of movement within a structured environment, which defines the Madison, recalls the director’s own approach to filmmaking as well as his high regard for the physical dexterity of his actors. Inasmuch as each dancer dances the Madison “solo,” the dance allows individual characters to articulate through movement their mental and emotional states. At the same time, it permits the three protagonists to function as a synchronized group, a “band of outsiders.” The Madison sequence, moreover, presents a microcosm of many of the ideological and aesthetic premises of the Nouvelle Vague and is particularly reflective of Godard’s love of Americana. This dance, itself synonymous with the film, is the sequence that generates the most intricate intertextual references as well as the most divergent critical response. The Madison has thus become the vehicle through which Band of Outsiders has come to stand in for non-mainstream cinema at large.

Dans la perspective de Timothy Corrigan, qui définit le film-culte comme un « enfant adopté », Bande à part de Jean-Luc Godard peut être pensé comme un film ayant transcendé sa vocation initiale et ouvert la voie à différentes réceptions critiques et spectatorielles. Attiré par la littérature de gare et les films de série B, Godard avait comme intention première de faire un film grand-public. C’est précisément parce que Bande à part rend hommage au cinéma populaire américain qu’il est devenu un film-culte du cinéma marginal. Adaptation d’un roman de gare de Delores Hitchens, Bande à part rend hommage à la danse populaire américaine, et en particulier à la danse jazz, popularisée en Europe au début des années 1960. Dans une séquence du film, les protagonistes exécutent un Madison, une danse en ligne d’abord populaire au sein de la communauté afro-américaine, mais que les Blancs se sont rapidement accaparé par le truchement d’émissions de télévision comme American Bandstand et, en Europe, grâce au travail d’interprètes/enseignants comme Harold Nicholas. Cette liberté de mouvement au sein d’un environnement structuré, qui est propre au Madison, on la retrouve également dans la démarche de Godard, notamment dans l’importance qu’il accorde à l’agilité physique de ses acteurs. Dans la mesure où chaque personnage de la séquence du Madison danse « en solo », on peut dire que cette danse leur permet d’exprimer leurs émotions et états d’âmes respectifs. Mais le Madison leur permet aussi de s’affirmer en tant que groupe, et de faire en quelque sorte « bande à part ». Par ailleurs, cette séquence offre une synthèse de ce que représente la Nouvelle Vague, tant sur le plan esthétique que sur le plan idéologique, et est particulièrement représentative de la grande estime qu’a Godard pour la culture américaine. En termes de références intertextuelles, la séquence du Madison est la plus chargée du film, et c’est par ailleurs celle qui a suscité les réactions les plus variées chez la critique. Le Madison peut donc être considéré comme le véhicule grâce auquel Bande à part a pu devenir un archétype du cinéma marginal.

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