2008
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Études françaises ; vol. 44 no. 2 (2008)
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Isabelle Ducharme, « Regards sombres vers l’intériorité dans la Clélie », Études françaises, ID : 10.7202/019179ar
Au xviie siècle, en parallèle de l’univers public où la société est en représentation, la question de l’intériorité prend lentement un sens qu’il convient aujourd’hui d’interroger. Le Grand Siècle en est d’ailleurs un déterminant qui trace la voie à l’émergence de la notion d’individualisation, et même à celle d’intimité. Si on a longtemps cru que le particulier n’avait pas sa place au xviie siècle, le roman de Mlle de Scudéry, la Clélie, nous autorise à reconsidérer cette assertion. Dans cette oeuvre, Scudéry opère une réflexion pénétrante concernant la vie intérieure des personnages, laquelle devient manifeste grâce aux marques qu’elle imprime sur les corps et qu’elle engrave au fond des regards. Cet article souhaite donc faire état de cette réelle importance (bien que longtemps insoupçonnée) accordée par Scudéry à l’expression de l’intériorité par le biais d’une étude des différents regards qu’elle dépeint dans la Clélie, autant de regards qui servent à humaniser de manière particulière ses personnages.