1971
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Cahiers de géographie du Québec ; vol. 15 no. 36 (1971)
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Camille Roy, « La chasse des mammifères marins chez les Ivujivimmiut », Cahiers de géographie du Québec, ID : 10.7202/020984ar
Bien que la chasse du phoque marque essentiellement et plus qu'ailleurs au Nouveau-Québec les activités des Ivujivimmiut à la pointe nord-ouest de la péninsule ungavienne, la région d'Ivujivik n'en demeure pas moins relativement riche en autres mammifères marins. Le béluga, chassé d'habitude à l'automne et au printemps, et le morse, capturé lors des expéditions de chasse traditionnelles de l'automne à certaines îles périphériques, constituent encore, avec le phoque — le phoque annelé surtout, que l'on chasse pratiquement durant toute l'année — les pièces maîtresses de l'armature économique. Le volume annuel des captures de phoques s'établissait, pour les années 1962-1964, entre 1 500 et 2 500, et la chasse livre une moyenne annuelle de 50 à 60 bélugas et un peu plus de 30 morses. Ces mammifères marins et les autres ressources animales (animaux à fourrure, poisson et avifaune) supportent les activités d'une vingtaine de chasseurs, pour la plupart chefs de famille, et répondent aux besoins fondamentaux de plus de cent Esquimaux. Et dans l'état actuel des choses, c'est-à-dire à moins qu'il n'y ait un accroissement sensible de la population, il y aura toujours du gibier pour subvenir à leurs besoins. Les mammifères marins restent, et pour longtemps encore, semble-t-il, la seule possibilité d'une survie collective digne et saine.