2001
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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 11 no. 2-3 (2001)
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Mikhaïl Iampolski, « La sublimation comme formation de la forme. Notes sur un article inédit d’Eisenstein », Cinémas: Revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, ID : 10.7202/024849ar
Cet article introduit un texte d'Eisenstein resté inédit, « Rayon et Gnôle » écrit au printemps 1925, après la réalisation de La Grève et avant la conception de Potemkine. C'est une première prise de position d'Eisenstein sur la psychanalyse en tant que méthode artistique et critique. Le problème qu'il tend à résoudre est celui de la forme, qu'il a abordé à cette époque dans « Sur la question d'une approche matérialiste de la forme ». Ici, Eisenstein critique deux films récents, Le Rayon de la mort du collectif Kouléchov et La Course à la gnôle d'Abram Room. Kouléchov y est décrit comme un stylisateur dont les films ont une forme trop figée, immobile, non organique. Room, au contraire, totalement incapable de produire la forme, s'enlise dans l'informe. Eisenstein oppose à Kouléchov et à Room sa propre approche d'une forme artistique fondée sur la sublimation d'une perversion sexuelle. La « meilleure » perversion pour un réalisateur est un sadisme refoulé (Eisenstein cite Stroheim et Griffith comme exemples).