1984
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Santé mentale au Québec ; vol. 9 no. 1 (1984)
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Henri Grivois, « Les urgences psychiatriques : Phénomène spécifique », Santé mentale au Québec, ID : 10.7202/030216ar
En fonction de données nouvelles : crise, chômage, pénurie de la santé, développement et autonomisation des professions parapsychiatriques, désinstitutionnalisation, extension mal définie du champ de la psychiatrie, la pratique psychiatrique des urgences fournit un remarquable point d'observation, dans la mesure où elle est située à un carrefour. La réponse, le lieu même de cette réponse aux demandes de soins urgents, ses liens avec la médecine et avec la société posent des questions majeures. Les motifs essentiels d'assurer des soins à l'urgence en psychiatrie demeurent le raccourcissement des pathologies, la prise en charge précoce, la diminution des erreurs de diagnostic, l'enseignement de la psychiatrie en milieu médical. Ces affirmations aussi évidentes qu'elles puissent paraître, méritent de faire l'objet d'évaluations, de recherches épidé-miologiques et démographiques. Partant de problèmes nouveaux posés par la crise économique et face à la situation de la médecine et de la psychiatrie, l'auteur décrit deux situations critiques concernant l'organisation actuelle des soins aux urgences : la saturation des unités transitoires et l'articulation entre les spécialités. Il ne s'agit pas de remettre en cause un système de soins qui par ailleurs paraît remarquablement bien adapté aux données locales, mais à partir de faits précis, d'amener des éléments concrets dans le débat sur l'urgence psychiatrique qui a tôt fait de dériver vers des considérations humanitaires et idéologiques.