1987
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Historical Papers ; vol. 22 no. 1 (1987)
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Paul Merkley, « The Vision of the Good Society in the Social Gospel: What, Where, and When is the Kingdom of God? », Historical Papers / Communications historiques, ID : 10.7202/030968ar
La période du progressisme qui, dans l'histoire des États-Unis, s'étend des années 1890 à 1919, fut la dernière période pendant laquelle on a entendu parler de « religion nationale » dans l'arène politique. Dans les années 1930, les hommes politiques s'excusaient lorsqu'ils avaient à partager l'estrade avec des pasteurs, arborant les symboles de la foi chrétienne. Le clergé protestant a perdu la faveur des hommes politiques et de l'électorat de cette période au profit des prêcheurs libéraux, à cause de l'attitude conciliante des intellectuels devant l'interprétation qu'offraient ces derniers des voies du progrès de l'humanité, allant vers un « Royaume de Dieu » imminent et postmillénariste. Pendant ce temps, l'avance spectaculaire du prémillénarisme chez les laïques embarrassait le clergé, tant était clair qu'il existait un fossé entre le libéralisme de l'élite cultivée et l'attitude des laïques encore liés à une conception surnaturelle de la foi chrétienne. Que les Social Gospelers aient violemment dénoncé le prémillénarisme, c'est là le meilleur indice que l'on puisse voir de leur refus d'accepter une réalité qui allait régir la vie des Eglises, à savoir que désormais, la foi et la culture chrétienne ne feraient plus partie de la culture générale.