1994
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Santé mentale au Québec ; vol. 19 no. 2 (1994)
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Michel Tousignant et al., « Écologie de la famille, réseau social et comportements suicidaires en milieu scolaire », Santé mentale au Québec, ID : 10.7202/032312ar
Ce texte résume une recherche menée dans des écoles de Montréal en 1987 et 1988 sur l'écologie familiale et le réseau social en rapport avec les tendances suicidaires sérieuses chez des adolescents. Les deux groupes analysés comprennent 78 suicidaires et 72 non-suicidaires interviewés individuellement. Tous les sujets présentent un score élevé de manque d'attention de la part d'au moins un des deux parents. Les résultats indiquent que les parents des suicidaires se séparent moins souvent de façon définitive que le groupe de comparaison, mais que les familles des suicidaires vivent plus de changements de structure familiale après un premier bris. Il n'y a pas de différences importantes en ce qui concerne les déménagements, que ce soit en nombre ou en distance. Par ailleurs, les deux groupes nomment un nombre similaire de personnes importantes, obtiennent autant de soutien de divers types et rapportent autant de conflits. Mais, dans l'ensemble de ces comparaisons, les suicidaires nomment proportionnellement plus d'adultes. Nous faisons l'hypothèse que le taux plus élevé de séparation parentale chez les non-suicidaires peut représenter un facteur de protection plutôt que de vulnérabilité tel qu'on le propose habituellement. En ce qui a trait au réseau social, le fait que les suicidaires s'orientent un peu plus vers les adultes pourrait nuire à la socialisation avec leurs pairs et, conséquemment, à leur intégration sociale.