Histoire Postglaciaire de la Végétation dans la Région de Mont-Saint-Pierre, Gaspésie, Québec

Fiche du document

Date

1984

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Géographie physique et Quaternaire ; vol. 38 no. 3 (1984)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 1984


Sujets proches Fr

BP

Citer ce document

Claude Labelle et al., « Histoire Postglaciaire de la Végétation dans la Région de Mont-Saint-Pierre, Gaspésie, Québec », Géographie physique et Quaternaire, ID : 10.7202/032567ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En De

Les analyses pollinique et macrofossile de sédiments de deux lacs des environs de Mont-Saint-Pierre (Gaspésie), l'un dans la vallée côtière, l'autre sur le plateau, permettent de reconstituer l'histoire postglaciaire de la végétation dans deux situations physiographiques contrastées. Seul le plateau a été colonisé par une végétation initiale de type toundra (> 10 400 ans BP), pendant que la vallée était encore en partie ennoyée par la mer de Goldthwait. L'afforestation du plateau fut caractérisée d'abord par des populations de Picea sp., accompagné de Populus sp. et Larix laricina, puis par un envahissement progressif par Abies balsamea et Betula papyrifera. La baisse de la représentation pollinique de l'aulne vert (Alnus cf. crispa), maximale durant l'afforestation, paraît être un indicateur assez fidèle de la fermeture de la couverture forestière. Cette phase se termine vers 9000 ans BP sur le plateau. Le rythme de l'afforestation a été différent dans la vallée. Des taxons héliophiles s'y sont maintenus plus longtemps, ce qui peut être relié à l'activité des versants abrupts qui flanquent la vallée. Malgré des variations de l'abondance relative des arbres, la sapinière à bouleau blanc a sans doute occupé le plateau depuis 9000 ans BP environ. Par contre, la végétation de la vallée s'est passablement modifiée jusque vers 5000 à 4500 ans BP, par la migration successive de Betula alleghaniensis, de Pinus strobus, de Fraxinus nigra, dAcer saccharum et d'Ulmus americana. L'implantation progressive de ces arbres relativement thermophiles est à l'origine de la diversité du paysage actuel de la vallée. Ces reconstitutions permettent d'écarter l'hypothèse de Dansereau (1944) selon laquelle les érablières à Acer saccharum de la Gaspésie seraient des groupements hérités de l'optimum climatique de l'Holocène moyen, au cours duquel les érablières auraient été largement répandues sur le territoire. Les données montrent que ces érablières datent de l'Holocène Supérieur, la migration d'Acer saccharum ayant sans doute été freinée par des barrières topo-climatiques entraînant une discontinuité prononcée des habitats pouvant accueillir cette espèce.

Pollen and macrofossil diagrams from the sediments of two lakes in the Mont-Saint-Pierre area (Gaspé, Québec) allow the reconstruction of the postglacial vegetational history on the plateau and in the coastal valley nearby. Tundra prevailed on the plateau until 10,400 years BP while the valley was partly submerged by the Goldthwait Sea. The afforestation began with the invasion by Picea sp. populations, which were associated with Populus sp. and Larix laricina, followed by progressive encroachment by Abies balsamea and Betula papyrifera. The decrease in green alder pollen, which shows maximum representation during the afforestation phase, indicates the closure of the forest canopy. The afforestation phase ended around 9000 years BP on the plateau but the timing of events was slightly different in the valley. The heliophilous plants persisted there, possibly due to active slope dynamics. The balsam firwhite birch community occupied the plateau since 9000 years BP with only small fluctuations in the relative abundance of the tree species. On the other hand, important changes took place in the valley until 5000 to 4000 years BP, when the successive immigration of Betula alleghaniensis, Pinus strobus, Fraxinus nigra, Acer saccharum and Ulmus americana occurred. This development initiated the present vegetational complex. This study clearly demonstrates that the sugar maple communities never colonized the plateau and occurred in the valley only since the Upper Holocene. This is in contradiction with Dansereau's hypothesis (1944) where the sugar maple communities in the Gaspé Peninsula are interpreted as relict stands of a previously widespread distribution of Acer saccharum during the climatic optimum of the Holocene. The late immigration of sugar maple in the area appears to be mostly due to topo-climatic barriers creating discontinuities in the habitats suitable for the species.

Die Pollen-Analysen und die makrofossilen Analysen der Sedimente zweier Seen in der Umgebung des Mont-Saint-Pierre (Gaspésie), wovon einer im Kustental, der andere auf der Hochebene gelegen ist, ermôglichen die postglaziale Geschichte der Vegetation in zwei geomorphologisch kontrastiven Gebieten zu rekonstruieren. Nur die Hochebene war von einer ersten Vegetation vom Typus der Tundra (> 10 400 Jahre v.u.Z.) bewachsen, wàhrend das TaI noch zum Teil vom Goldthwait-Meer uberschwemmt war. Die Bewaldung der Hochebene war zuerst durch Picea sp. Bestànde charakterisiert, gefolgt von Populus sp. und Larix laricina, und dann durch ein progressives Uberhandnehmen von Abies balsamea und von Betula papyrifera. DasZuruckgehendes Pollen-Vorkommens der grunen Erie (Alnus cf. crispa), welche in der Bewaldungsphase ihr Hôchstvorkommen erreicht hatte, scheint ein zuverlàssiger lndikator fur die SchlieBung der Walddecke zu sein. Dièse Phase endet gegen 9000 Jahre v.u.Z. auf der Hochebene. Im TaI war der Rhythmus der Bewaldung anders. Heliophile Pflanzen konnten sich dort langer halten, was in Verbindung zur Aktivitàt der Steilabhânge, die das TaI sâumen, gebracht werden kann. Trotz der Variationen in der relativen Dichte der Baume hat der Tannenwald mit WeiRbirken zweifellos die Hochebene seit etwa 9000 Jahren v.u.Z. bedeckt. Hingegen hat sich die Vegetation des Tais ziemlich verândert bis gegen 5000 bis 4500 Jahren v.u.Z. durch die sukzessive Wanderung von Betula alleghaniensis, Pinus strobus, Fraxinus nigra, Acer saccharum und Ulmus americana. Die allmàhliche Ansiedlung dieser relativ wàrmeliebenden Baume ist der Grund fur die Vielfalt der heutigen Landschaft des TaIs. Die Daten zeigen, daB diese Ahornwâlder aus dem spâten Holozan stammen, wobei das Wandern von Acer saccharum zweifellos druch ortliche klimatische Schranken gebremst wurde, die zu einer deutlichen Diskontinuitât der Gebiete, die sich fur die Aufnahme dieser Art eignen, gefuhrt hat.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en