Histoire postglaciaire de la végétation au lac du Diable, mont Albert, Gaspésie, Québec

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1989

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Géographie physique et Quaternaire ; vol. 43 no. 3 (1989)

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Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 1989


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Pierre J. H. Richard et al., « Histoire postglaciaire de la végétation au lac du Diable, mont Albert, Gaspésie, Québec », Géographie physique et Quaternaire, ID : 10.7202/032787ar


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Au lac du Diable (494 m d'altitude), sur le flanc oriental du mont Albert (sommet: 1154 m), la colonisation végétale postglaciaire débuta par un stade ayant pu durer quelques siècles, à physionomie comparable à celle de la toundra, caractérisé d'abord par les herbes puis par les arbustes. Les populations arborescentes s'installèrent à partir de 10 600 ans BP environ. L'aire occupée par la toundra dans la région devait alors déjà se confiner, comme de nos jours, au seul sommet du mont Albert. Les peupliers et les épinettes (surtout l'épinette blanche) immigrèrent les premiers, mais le bouleau blanc était présent dès 10 300 ans BP. Autour de 10 000 ans BP, les forêts environnantes étaient déjà dominées par les épinettes, mais vers 9500 ans BP leur nombre a fortement diminué alors qu'augmentaient les populations de mélèzes, de bouleaux blancs et surtout d'aulnes verts, et ce, jusque vers 7000 ans BP; pendant ce temps, le sapin croissait dans le secteur, mais sans abonder. Cette longue régression des épinettes fut probablement provoquée par un climat plus sec ou orageux qui favorisa une grande fréquence des feux de forêts, ce qui corrobore le modèle de Milankovitch pour le climat de l'Holocène inférieur. Après 7000 ans BP, sous un climat plus humide, les populations de sapins ont alors pu se développer sur les versants, et des communautés forestières fermées associées aux sapinières-pessières y ont dominé jusqu'à nos jours. Durant la période hypsithermique (7000 à 5000-4500 ans BP environ), à part une plus grande abondance du bouleau blanc, le paysage végétal autour du lac du Diable n'a pas été modifié par l'immigration d'arbres plus thermophiles comme le bouleau jaune ou le pin blanc. Durant l'Holocène supérieur, les populations de sapins et d'épinettes eurent tendance à augmenter et celles de bouleaux blancs ont régressé, phénomène attribué au refroidissement post-hypsithermique.

The postglacial plant colonization at the Lac du Diable (alt.: 494 m), on the eastern flank of Mont Albert (summit: 1154 m), started with a tundra-like phase that lasted for some centuries, and was characterized by abundant herbs, then by shrubs. Tree populations established themselves by 10 600 years BP approximately. The area of the regional landscape occupied by tundra at that time was probably restricted to the Mont Albert summit plateau, as it is nowadays. Poplars and spruces (mainly white spruce) were the first immigrants, but white birch was present as early as 10 300 BP. Around 10 000 BP, the forests surrounding Lac du Diable were dominated by spruce. However, around 9500 years BP, their abundance was greatly reduced, whereas the number of larch, white birch and especially green alder increased until 7000 BP. In the meantime, balsam fir grew in the area but was not abundant. The long-lasting decline in spruce populations was probably caused by a dry and/or stormy summer climate that favoured frequent wildfires, these conditions corroborating the Milankovitch model for the Early Holocene climate. After 7000 BP, the balsam fir populations developed under a more humid climate and closed sprucefir forests dominated the landscape around the lake until the present. During the Hypsithermal (ca. 7000 to 5000-4500 years BP), apart from a greater abundance of white birch, the vegetational landscape around Lac du Diable remained stable, without any new species like yellow birch or white pine, for instance. During the Late Holocene, there was a tendency for population increases in spruce and balsam fir, and for a decrease in white birch, a feature linked with the post-hypsithermal cooling.

Am Lac du Diable (454 m Hôhe) auf der Ostseite des Mont Albert (Spitze: 1154 m) begann die postglaziale Pflanzenansiedlung mit einer Phase, die einige Jahrhunderte gedauert haben kann und die eine der Tundra vergleichbare Physiognomik hatte, zunâchst durch Grâser, dann durch Bùsche gepràgt. Die baumartigen Bestànde siedelten sich ab ungefàhr 10 600 Jahren v.u.Z. an. Der in der Gegend von der Tundra eingenommene Platz musste damais schon wie heute allein auf den Gipfel des mont Albert begrenzt sein. Die Pappeln und Fichten (vor allem Weisstannen) siedelten sich als erste an, aber die Weissbirke war seit 10 300 Jahren v.u.Z. anzufinden. Um 10 000 Jahre v.u.Z. dominierten in den umgebenden Wâldern schon die Fichten, aber gegen 9500 Jahre v.u.Z. nahm ihre Zahl stark ab, wàhrend gleichzeitig die Bestànde von Lârchen, Weissbirken und vor allem grùnen Erlen zunahmen und das bis um 7000 Jahre v.u.Z.: wàhrend dieser Zeit nahmen Tannen in dem Gebiet zu, ohne sehr zahlreich zu sein. Dieser langsame Rùckgang der Fichten wurde môglicherweise durch ein trockeneres oder durch Gewitter gepràgtes Klima hervorgerufen, welches hâufige WaIdbrànde begùnstigte, was wiederum das Modell von Milankovitch fur das Klima im frùhen Holozàn erhàrtet. Nach 7000 Jahren v.u.Z. haben die Tannenansiedlungen sich unter einem feuchteren Klima auf den Abhàngen entwickeln kônnen, und geschlossene Waldeinheiten, die mit den Fichter-Tannenwâldern in Verbindung gebracht werden, haben bis heute dort dominiert. Wàhrend des Hypsithermal (etwa 700 bis 5000-4500 Jahre v.u.Z.) wurde die Pflanzenlandschaft um den lac du Diable abgesehen von einem vermehrten Vorkommen der Weissbirke nicht durch Ansiedlung von mehr thermophilen Bàumen wie die Gelbbirke oder die Weisskierfer verândert. Wàhrend des spàten Holozân hatten die Bestànde von Tannen und Fichten die Tendenz zuzunehmen, wàhrend die der Weissbirke zurùckgingen, ein Phânomen, das der post-hypsithermischen Abkuhlung zugeschrieben wird.

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