Le patrimoine immatériel en France entre renouveau muséographique et « territoire de projet »

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2009

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Ethnologies

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Ethnologies ; vol. 31 no. 1 (2009)

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Dominique Poulot, « Le patrimoine immatériel en France entre renouveau muséographique et « territoire de projet » », Ethnologies, ID : 10.7202/038504ar


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La signature de la convention du Patrimoine culturel immatériel par la France en 2006, ouvre, aux yeux d’une large partie de la communauté de l’ethnologie française, une nouvelle période de l’histoire du patrimoine français. Pour certains, il s’agit d’une remise en cause radicale des valeurs traditionnelles du patrimoine français et des politiques publiques, dominées par le monopole de la haute culture, et spécifiquement des beaux-arts. Pour d’autres, il s’agit au moins d’un champ de possibles qui s’ouvre pour la discipline et sa reconnaissance. La mise en perspective historique de cette décision passe par un retour sur les conditions et les limites de l’institutionnalisation du patrimoine ethnologique au cours des « années patrimoine », soit la décennie 1980. Deux enjeux se dessinent au terme de ces vingt années. Un premier, muséologique et muséographique, découle directement de la crise persistante et toujours non résolue des collections d’objets ethnologiques, de leur exposition et de leur rapport à la science. Le second tient aux rapports entre des projets d’identité territoriale, ou « territoires de projet », dont le nombre va croissant depuis la loi de 1995 et surtout 1998-2000, dans le cadre de l’aménagement du territoire national et des multiples tentatives de redécoupage décentralisateur, et l’affirmation continue d’un patrimoine in situ, inscrit dans un espace dont il tire sa légitimité et qu’il légitime à son tour. Sous ces deux points de vue, l’immatériel pose un défi dont les institutions du Ministère de la Culture et les acteurs locaux sont en train de prendre la mesure.

In the eyes of a large part of the French ethnologists community, France’s signing of the Intangible Cultural Heritage Convention in 2006 opened a new era in the history of its heritage. For some, it is a question of radically shaking loose the traditional values of French heritage and public policy, dominated by the monopoly of high culture and, specifically, fine arts. For others, it is at least a question of a field of opportunity opening up to the discipline and its recognition. Putting this decision in an historical perspective requires a return to the conditions and limitations of the institutionalisation of ethnological heritage over the course of the “heritage years” of the 1980s. Two issues merged at the end of this twenty year period. The first, museological and museographical, directly arises from the perpetual and unresolved crisis of how to collect items of ethnological interest, display them, or turn them into items for scientific inquiry. The second rests with the relationship between projects of regional identity — or “territory projects,” which have been growing in number since 1995, and certainly since 1998-2000, within the context of national area planning, and the multiple attempts at decentralised rezoning — and the continued affirmation of in situ heritage, located in a place from which it draws its legitimacy and which it in turn legitimates. From these two points of view, intangibility poses a challenge which the institutions of the Ministry of Culture and local actors are presently assessing.

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