Plantes médicinales, savoirs et société : vue des rastafaris sud-africains

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2009

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Drogues, santé et société ; vol. 8 no. 1 (2009)

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Julie Laplante, « Plantes médicinales, savoirs et société : vue des rastafaris sud-africains », Drogues, santé et société, ID : 10.7202/038917ar


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L’article se penche sur le rôle de guérison que jouent les plantes à l’intérieur du mouvement rastafari sud-africain dans les townships de Cape Town, notamment sous l’angle de l’anthropologie de la santé, des sciences et des technologies. Par une recherche plus globale, l’auteure procédera au suivi ethnographique de la trajectoire de la plante médicinale indigène sud-africaine Artemisia afra (A. afra) alors que celle-ci traverse diverses étapes préparatoires conduisant aux essais cliniques. Le double objectif de vérification scientifique et de promotion des savoirs traditionnels que poursuit le projet d’essais précliniques relatif à l’A. afra soulève divers enjeux épistémologiques alors que les scientifiques et les amagqirhas (guérisseurs) et inyangas (herboristes) Xhosa profilent diverses notions d’efficacité. Aux côtés de ces derniers se retrouvent les herboristes rastafaris qui défendent également leurs savoirs traditionnels au sujet des plantes médicinales, dont ceux portant sur l’A. afra. Le parcours des herboristes rastafaris et leur herbe sacrée, la dagga (cannabis sativa, ganja), occupent un rôle particulier en lien avec l’A. afra, lequel sera ici esquissé. L’étude met en lumière les relations unificatrices qu’exerce la dagga au sein des pratiques phytothérapeutiques rastafaris, relations paradoxalement intensifiées par des rapports antagonistes avec le système bio-médico-légal sud-africain, et ce, dans un contexte de mondialisation. Il ne s’agit donc pas de rendre exotique le mouvement rastafari, mais bien d’en comprendre les articulations et les propositions qui puissent informer et défier les épistémologies scientifiques et biopolitiques dominantes actuelles. En conclusion, la façon de promouvoir les savoirs traditionnels sur les plantes en utilisant le parcours des essais cliniques scientifiques demeure très limitative. L’exploration de nouvelles voies de compréhension de l’efficacité des remèdes est plutôt suggérée.

This article concentrates on the healing role played by plants within the South African Rastafarian movement in the Cape Town townships, particularly from the point of view of the anthropology of health, science and technology. In a more generalized study, the author traces the ethnographical path of the South African medicinal plant, Artemisia afra (A. afra) as it goes through various preparatory stages leading to clinical testing. The twofold objective of scientific verification and promotion of traditional knowledge pursued by the preclinical testing of A. afra raises various epistemological issues while the scientists, and the Xhosa amaggirhas (healers) and inyangas (herbalists) profile various concepts of efficacy. Alongside the latter are found the Rastafarian herbalists who also defend their traditional knowledge concerning medicinal plants, including those dealing with the A. afra. The path of the Rastafarian herbalists and their sacred herb, the dagga (cannabis sativa, ganja), occupy a special role in relation to A. afra, which is covered here. The study highlights the unifying relations that the dagga exercises within Rastafarian phytotherapeutic practices, relations that are paradoxically intensified by antagonistic relations with the South African bio-medical-legal system in a context of globalization. Therefore, the article does not seek to render the Rastafarian movement exotic, but to understand the articulations and propositions which could inform and defy current scientific and bio-political epistemologies. In conclusion, the way of promoting traditional knowledge of plants by using scientific clinical testing remains extremely limiting. The exploration of new ways of understanding the efficacy of remedies is suggested.

El artículo trata el tema del papel curativo que tienen las plantas dentro del movimiento rastafari sudafricano en las townships de Cape Town, principalmente desde el punto de vista de la antropología de la salud, de las ciencias y de la tecnología. A través de una investigación más global, la autora hará el seguimiento etnográfico de la trayectoria de la planta medicinal indígena sudafricana Artemisia afra (A. afra) mientras atraviesa diversas etapas preparatorias que conducen a análisis clínicos. El doble objetivo de verificación científica y de promoción de los conocimientos tradicionales del proyecto de ensayos preclínicos relativos a la A. afra hace surgir diversas cuestiones epistemológicas, al perfilar los científicos y los amagqirhas (curanderos) e inyangas (herboristas) xhosa diversas nociones de eficacia. Paralelamente, están los herboristas rastafaris, que defienden asimismo sus conocimientos tradicionales sobre las plantas medicinales, entre ellos los que se refieren a la A. afra. El recorrido de los herboristas rastafaris y de su hierba sagrada, la dagga (cannabis sativa, ganja), tiene un papel particular en relación con la A. afra, papel que se esbozará en este artículo. El estudio revela las relaciones unificadoras de la dagga en las prácticas fitoterapéuticas rastafaris, particularmente intensificadas por la relación antagonista con el sistema bio-médico-legal sudafricano, todo ello en un contexto de mundialización. No se trata entonces de hacer parecer exótico al movimiento rastafari, sino más bien de comprender los enunciados y las propuestas que puedan servir para informar y desafiar a las epistemologías científicas y biopolíticas dominantes actuales. En conclusión, la manera de promover los conocimientos tradicionales sobre las plantas utilizando la trayectoria de los análisis científicos clínicos sigue siendo muy limitada. Se sugiere más bien la exploración de nuevas vías de comprensión de la eficacia de los remedios.

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