En défense de l’expérience historique : Du débat de Paul Ricœur avec Hayden White

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2009

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Laval théologique et philosophique ; vol. 65 no. 3 (2009)

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László Tengelyi, « En défense de l’expérience historique : Du débat de Paul Ricœur avec Hayden White », Laval théologique et philosophique, ID : 10.7202/039045ar


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Tout en appréciant le « structuralisme dynamique » de Hayden White, Paul Ricœur s’engage dans un débat avec la démarche « métahistorique ». C’est la constitution du champ historique qui est l’objet principal de la controverse. Pour White, c’est le discours sur l’histoire qui constitue ce champ ; la tâche métahistorique consiste, donc, dans une analyse de la structure tropologique et des modes explicatifs de ce discours. Ricœur considère, au contraire, la vie dans l’histoire comme la véritable base de toute constitution du champ historique ; c’est pourquoi il cherche à substituer une phénoménologie herméneutique de l’expérience historique au structuralisme dynamique de White. Pourtant, grâce au caractère dynamique du structuralisme whitien, même la démarche métahistorique laisse entrevoir au moins des traces de l’expérience historique. En effet, des traces de cette espèce peuvent être découvertes dans les études consacrées par White aux grands historiens et philosophes de l’histoire du xixe siècle. Mais ce fait ne supprime pas la différence fondamentale entre les deux penseurs. C’est seulement Ricœur qui assigne à l’expérience historique un rôle fondamental dans la constitution du champ historique. Pourtant, quant à la description précise de ce rôle, il y a aussi une certaine différence entre Temps et récit, d’une part, et La mémoire, l’histoire, l’oubli, de l’autre. Dans le premier ouvrage, Ricœur met l’accent sur la redescription ou refiguration de la réalité par le récit. C’est seulement dans le dernier ouvrage qu’il parvient à mettre en évidence que la question d’une reconstruction vraie du passé ne relève pas seulement d’une approche purement épistémologique de l’histoire, mais qu’elle rend nécessaire également une analyse ontologique de la condition historique. C’est dans cette analyse ontologique que la mémoire et l’oubli trouvent leur lieu, qui est, par ailleurs, central.

Paul Ricœur highly appreciates the “dynamic structuralism” of Hayden White. Yet he enters into a debate with White’s approach to history. The controversy revolves around the constitution of the historical field. White maintains that it is solely the discourse of the historian that constitutes the historical field ; that is why the task of a metahistorical investigation consists in an analysis of the tropological structure and the explicative modes characteristic of this discourse. On the contrary, Ricœur considers life in history as the very basis of any constitution of the historical field ; that is why he tries to replace White’s dynamic structuralism by a hermeneutic phenomenology of historical experience. However, due to the dynamic character of White’s structuralism, even the metahistorical approach to history allows us to recognize, at least, some traces of historical experience. Indeed, several traces of this kind are to be discovered in the studies White devotes to the great 19th century historians and philosophers of history. But this fact should not be seen to suppress the clear difference between the two thinkers. It is only Ricœur who assigns to historical experience a fundamental role in the very constitution of the historical field. However, as far as the precise description of this role is concerned, there is also a certain difference between Time and Narrative, on the one hand, and Memory, History, Oblivion, on the other. In the first work, Ricœur emphasizes mainly the idea of a redescription or refiguration of reality by narratives. By contrast, in the second work, he succeeds in making clear that a true reconstruction of the past does not depend solely upon a purely epistemological approach to history, but it requires also an ontological analysis of what may be designated as our “historical condition”. It is in this ontological analysis that memory and oblivion find their place — a place which proves to be, on the other hand, central.

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