2009
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Frontières ; vol. 21 no. 2 (2009)
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Marie Roy, « Petit traité du devenir rien à travers quelques figures féminines durassiennes », Frontières, ID : 10.7202/039456ar
Cet article se propose d’interroger trois oeuvres du corpus de Marguerite Duras, soit Le Vice-consul (1966), Détruire dit-elle (1969) et India Song (1973), en vue de souligner une étrange tension entre la faim, le désir et leur négation, à savoir l’entrée en anorexie. La question que cet article tente d’élucider est celle de la place du langage au centre même de la détresse et de ses liens avec la mise en récit du corps. C’est par le biais de l’analyse des corps maigres que nous aborderons un désir de perte qui, s’il répond à la nécessité d’enrayer la douleur, tend à l’abolition même des sujets en cette absence de toute mise en récit (qui s’apparenterait à une mise en corpus, une mise en corps).