2010
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Protée ; vol. 38 no. 1 (2010)
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Nicolas Meeùs et al., « Sémiotique et rhétorique musicales : la Fantaisie en ré mineur de Mozart », Protée, ID : 10.7202/039702ar
La Fantaisie KV 397 est examinée ici de deux points de vue différents mais complémentaires.La première approche est d’ordre analytique, inspirée par les travaux d’Heinrich Schenker (1868-1935) qui, dès 1930, avait anticipé dans le domaine de l’analyse musicale les concepts de la grammaire générative, décrivant l’oeuvre musicale comme le déploiement d’une structure profonde qu’il appelait Ursatz, « structure originelle ». Malgré la variété inhérente à l’écriture d’une Fantaisie, cette oeuvre manifeste une unité profonde dans le fait que chacune des parties dérive de la même structure originelle. La deuxième approche envisage la même oeuvre du point de vue d’une rhétorique générale inspirée du Groupe µ, mais aussi des théories de Leonard Meyer (1918-2007). L’oeuvre est examinée ici en fonction de processus de création d’attentes, de ruptures d’isotopie, puis de résolution des attentes, de réévaluations proversives et rétroversives, ainsi que de la mise en oeuvre de catégories stylistiques établies (cantabile, tutti orchestral, antécédent/conséquent). Les deux analyses décrivent, chacune à sa manière, une intrigue proprement musicale, qui ne pourrait être traitée efficacement par une étude de type narratologique : les caractéristiques techniques de l’écriture mozartienne indiquent pourquoi l’oeuvre est demeurée inachevée.