L’interaction métaphorique : une grandeur algébrique

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2010

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Protée ; vol. 38 no. 1 (2010)

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Michele Prandi, « L’interaction métaphorique : une grandeur algébrique », Protée, ID : 10.7202/039704ar


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Il y a beaucoup de théories de la métaphore, et la raison est que la métaphore a une source unique, mais elle admet plusieurs issues différenciées, même opposées. À la différence d’une métonymie, qui relie des concepts saturés dans une relation cohérente, une métaphore naît du transfert d’un concept dans un domaine étranger. Le transfert provoque une interaction entre deux concepts qui se disputent le même objet : un sujet primaire et un sujet subsidiaire. Or, l’interaction est une grandeur algébrique, qui admet un solde négatif, un solde nul et un solde positif. Le solde négatif correspond à la catachrèse lexicale : le sujet subsidiaire se plie au profil conceptuel cohérent du sujet primaire. Le solde nul correspond à la substitution : le sujet primaire remplace le sujet subsidiaire, et toute interaction est bloquée. Le solde positif correspond à la projection : le sujet subsidiaire est projeté sur le sujet primaire ; de ce fait, il met en question son profil conceptuel et le redessine. La projection est une grandeur graduée, qui s’étend de l’activation de stéréotypes routiniers ou d’analogies évidentes jusqu’aux issues les plus surprenantes. À l’intérieur de ce continuum, le seuil critique est représenté par la condition de cohérence conceptuelle, qui sépare les concepts métaphoriques partagés, c’est-à-dire les « métaphores de la vie quotidienne », des métaphores vives et conflictuelles.

A metaphor has one source and many different, even opposite issues. The source is the transfer of a concept into a strange conceptual domain and the interaction between two incompatible concepts, that is, the primary subject and the subsidiary subject. The issues are different because interaction is an algebraic magnitude, which admits both a negative, a null and a positive balance. Negative balance is documented by lexical catachresis: the primary subject plies the strange subsidiary subject to its conceptual profile. Null balance is documented by substitution: the primary subject replaces the subsidiary one, and no interaction takes place. Positive balance is documented by projection: the subsidiary subject is projected onto the primary one, both challenging its conceptual profile and reshaping it. Projection is a matter of degree, spanning from the activation of trivial stereotypes or overt analogies to the most surprising issues. Within this continuum, a critical threshold is provided by the requirement of consistency, which keeps apart shared metaphorical concepts, that is, “metaphors we live by”, and conflictual creative metaphors.

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