2009
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 20 no. 1 (2009)
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Cheryl DesRoches, « For Them but Never Really Theirs: Finding a Place for the “Aged” Within State-Funded Institutions in Nineteenth-Century Nova Scotia », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/039782ar
La présente étude révèle qu’entre 1867 et les années 1890, les importantes transformations des soins prodigués aux aînés dans les établissements publics de la Nouvelle-Écosse reflètent les intentions du gouvernement provincial d’éviter la responsabilité à long terme des personnes dans le besoin. Tout au long de la période, les fonctionnaires ont préconisé le placement en établissement comme moyen responsable sur le plan financier de pallier le nombre croissant de nécessiteux — malades, pauvres et aliénés mentaux confondus. En conséquence, les foyers publics pour personnes âgées ont fait boule de neige, pas tant à dessein, mais par défaut. Après la confédération, la persistance des poor laws et la faiblesse des pouvoirs locaux ont conduit les cantons à s’en remettre à la province pour le soutien aux pauvres. À la fin des années 1870, il était clair que l’ancien système d’aide sociale en Nouvelle-Écosse devait être réformé et qu’un système à deux niveaux serait préférable (avec des établissements municipaux et provinciaux pour les aliénés inoffensifs et les déshérités). La création d’un tel système à deux niveaux à la fin des années 1880 a permis à la province de mieux clarifier certains de ses services sociaux en offrant des services spécialisés à des clientèles précises : des hôpitaux pour traiter les malades et les aliénés, et des asiles pour recevoir les indigents (y compris les aînés), tant au niveau provincial que municipal. Dans les années 1890, de nombreux comtés sont passés à un modèle de soins institutionnels en place depuis longtemps au niveau provincial et se sont surtout concentrés sur la majorité des aliénés aptes au travail : les aliénés inoffensifs. De plus en plus, ils ont construit des établissements leur permettant de développer au maximum le travail des pensionnaires afin d’atténuer leurs coûts. Cependant, à mesure que les municipalités construisaient ou amélioraient des asiles pour aliénés inoffensifs, les inactifs tels que les aînés se voyaient relégués aux asiles délabrés. Au tournant du siècle, lorsque les aînés ont été reconnus comme étant un groupe distinct, ces établissements en mauvais état sont devenus les premiers foyers publics pour personnes âgées indigentes en Nouvelle-Écosse.