2010
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McGill Law Journal ; vol. 55 no. 1 (2010)
Copyright © Russell Brown, 2010
Russell Brown, « The Possibility of “Inference Causation”: Inferring Cause-in-Fact and the Nature of Legal Fact-Finding », McGill Law Journal / Revue de droit de McGill, ID : 10.7202/039835ar
Cet article défend l’« inférence de causalité », le fait d’établir un lien de causalité entre les actes du défendeur et le préjudice subi par le demandeur en l’absence de preuve scientifique d’expert dans le cadre d’une poursuite en responsabilité extracontractuelle.Ce type de raisonnement, approuvé en 1990 par le juge Sopinka dans l’arrêt Snell c. Farrell de la Cour suprême du Canada, a depuis été vivement critiqué par la doctrine. L’auteur le défend par une étude de la théorie de la preuve. D’abord, il démontre que l’inférence de causalité s’inscrit dans la mission de recherche de la vérité du droit, puisque le but de la recherche juridique des faits est de parvenir aussi près de la vérité que possible et non d’atteindre la vérité absolue. Ensuite, il critique la primauté de la preuve scientifique puisque sa méthode et la nature de ses conclusions diffèrent de celles de la recherche juridique des faits. Finalement, l’auteur démontre que la constatation des faits, en particulier la constatation juridique des faits, inclut déjà l’inférence. La preuve scientifique n’est qu’un élément parmi plusieurs que le juge des faits analyse pour déduire le meilleur compte rendu possible des faits en litige. Ainsi, quand aucune preuve scientifique ne peut être établie, il est néanmoins légitime de recourir à l’inférence.