2010
Ce document est lié à :
International Journal of Canadian Studies ; no. 41 (2010)
Tous droits réservés © Conseil international d'études canadiennes, 2010
Daniel Salée et al., « Representing Aboriginal Self-Government and First Nations/State Relations: Political Agency and the Management of the Boreal Forest in Eeyou Istchee », International Journal of Canadian Studies / Revue internationale d’études canadiennes, ID : 10.7202/044164ar
Cet article pose un regard critique sur la manière par laquelle plusieurs travaux qui font actuellement autorité représentent les plus récents accords territoriaux et d’autonomie politique engageant l’État canadien et les peuples autochtones. Il soutient que l’insistance de la plupart des auteurs sur des déterminants structurels vraisemblablement irréversibles (tels que le colonialisme ou la logique capitaliste de dépossession) pour analyser les accords institutionnels auxquels les peuples autochtones sont partie prenante débouche sur une orientation interprétative qui dénature l’action politique de ces derniers et en minimise les effets positifs sur la dynamique de changement social. À partir d’un examen du processus politique de reprise de contrôle de la gestion de la forêt boréale par les Cris d’Eeyou Istchee (Baie James) au cours des trente dernières années, l’article met plutôt l’accent sur l’agentivité de ces derniers et sur leur habilité à faire échec à la logique historique de domination à laquelle les peuples autochtones au Canada ont été soumis et à se réapproprier les principaux instruments de leur émancipation collective. En bout de piste, le texte propose un plaidoyer pour une posture analytique qui sache aborder les choix politiques des peuples autochtones en ce qu’ils représentent pour les communautés qui font ces choix et non pas selon la vision normative et théorique de quelque idéal politique.