1999
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Globe : Revue internationale d’études québécoises ; vol. 2 no. 1 (1999)
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Linda Cardinal et al., « La Révolution tranquille à l’épreuve de la « nouvelle » historiographie et de l’approche post-coloniale. Une démarche exploratoire », Globe: Revue internationale d’études québécoises, ID : 10.7202/1000092ar
Ce texte porte sur les thèmes de la spécificité du Québec d’avant la Révolution tranquille et de sa « normalité » depuis les années 1960. Plus précisément, les auteurs cherchent à analyser le phénomène de la Révolution tranquille, toujours définie, selon eux, comme une période de rupture d’une société traditionnelle à une société moderne, à partir de trois principales problématiques ayant trait, chacune, à trois courants disciplinaires différents: d’abord l’histoire et la critique par l’historien Ronald Rudin de la « nouvelle historiographie », ensuite la philosophie politique et l’importance des courants libéraux et communautariens au Canada, enfin la problématique du post-colonialisme, très développée dans le monde anglo-américain, particulièrement en théorie littéraire et en sociologie, depuis, notamment, la parution en 1978 de l’ouvrage d’Edward Saïd, Orientalism. C’est dans l’articulation de ces trois problématiques, absente dans la littérature existante, que les auteurs définissent l’originalité de leur démarche. Plus précisément, les auteurs pensent que la dichotomie factice entre « traditionnel » et « moderne », une dichotomie incidemment reprise par Ronald Rudin dans son analyse de la littérature dite révisionniste, constitue un problème politique où l’on trouve en filigrane la marque du colonialisme.