Le Voir-dire

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1993

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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 4 no. 1 (1993)

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© Cinémas, 1993



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Max Vernet, « Le Voir-dire », Cinémas: Revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, ID : 10.7202/1000109ar


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La question est celle du rapport du théâtre, du récit et du film à l’intériorité, question qui peut se poser à partir de trois textes : le Tartuffe de Molière, l’Onuphre de La Bruyère, et le Tartüff de Murnau. L’hypocrite est en effet pour le théâtre, art de l’extériorité et des relations, une boîte noire; il est exemplaire de la difficulté qu’a ce genre à voir l’intérieur, difficulté contre laquelle il invente la passion : mouvement visible en surface du mouvement de l’âme. Le récit classique, lui, dans sa forme romanesque, recueille les passions en un « caractère », qui est l’intériorité dite au service de l’enchaînement du récit progressant pas oscillation simple de l’intérieur (le caractère des personnages) à l’extérieur (leurs actes). L’examen de quelques plans de Tartüff peut montrer que le cinéma pourrait être interprété comme la synthèse sur ce point du théâtre et du récit, comme le lieu moderne de la tautologie passionnelle. Mais que, sur deux plans figés indécidables, il est également possible de croire que le cinéma, accueillant en lui sa négation, aurait su montrer l’événement.

The question of the relationship of theatre, story and film to interiority is posed on the basis of three texts: Molière's Tartuffe, La Bruyère's Onuphre, and Murnau's Tartüff. For the theatre, the hypocrite is in fact an art of exteriority and of relationships, a black box, an example of how hard it is for this genre to see the interior. To counter this difficulty, it invents passion — a surface movement making visible the movement of the soul. For the classic story in its novelistic form, the passions are incorporated in a character, an interiority said to serve the progress of the plot, moving it forward through a simple oscillation between the interior (the personality of the characters) and the exterior (their actions). An examination of a number of shots from Tartüff reveals that in this regard cinema may be considered a synthesis of theatre and story, the modern site of a passionate tautology. But two frozen undecidable shots also allow us to believe that the cinema, by accepting its own negation, has found a way to show the event.

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