1977
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Géographie physique et Quaternaire ; vol. 31 no. 3-4 (1977)
Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 1977
R. H. Thomas, « Calving Bay dynamics and ice sheet retreat up the St. Lawrence Valley system », Géographie physique et Quaternaire, ID : 10.7202/1000282ar
La dynamique des baies de vêlage et le retrait de l’inlandsis le long du Saint-Laurent. Les courant de glace qui drainent l’extension de l’inlandsis en milieu marin peuvent être particulièrement sujets à des retraits catastrophiques puisqu’ils s’écoulent le long de chenaux surcreusés dans la roche en place et que la migration de la ligne d’ancrage risque de creuser une baie de vêlage remplie par une banquise ou des icebergs. Les données géologiques suggèrent qu’une baie de vêlage s'est formée dans le chenal laurentien et dans la vallée du Saint-Laurent après le maximum du Wisconsinien supérieur. On a calculé des vitesses de retrait dans cette baie selon une variété de modèles en supposant que, localement, l’inlandsis laurentidien s’est étendu jusqu’à la limite du plateau continental. Si une banquise se forme à l’aval de la ligne d’ancrage en retrait et que la tension de cisaillement entre la banquise et sa bordure est de 1 bar, on ne connaîtra qu’un retrait de 150 km. Tout retrait ultérieur exige une lubrification par une glace dont l’orientation cristallographique préférentielle est en fonction de la contrainte qui se crée entre la banquise et ses côtés adjacents ou une désintégration complète de la banquise. Il faut de 3000 à 6000 ans pour effectuer un retrait de 300 km. Par la suite, le retrait se poursuit rapidement jusqu’à ce qu’une nouvelle ligne d’ancrage en équilibre s’établisse à quelque 1 100 km de la bordure du plateau continental dû à la présence d’une banquise bien lubrifiée. Si un vêlage intensif d’icebergs se produit à la ligne d’ancrage ou à proximité, le retrait devrait se poursuivre le long du Saint-Laurent jusqu’au lac Ontario. Selon différents modèles, le temps minimal requis pour que s’effectue le retrait, à partir d’un point à 300 km à l’amont de la bordure du plateau continental jusqu’au lac Ontario, est d'environ 2000 ans.