1977
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Géographie physique et Quaternaire ; vol. 31 no. 3-4 (1977)
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Jean-Serge Vincent et al., « L’évolution et l’extension des lacs glaciaires Barlow et Ojibway en territoire québécois », Géographie physique et Quaternaire, ID : 10.7202/1000283ar
On présente une nouvelle interprétation de révolution des phases lacustres des lacs glaciaires Barlow et Ojibway, à partir d’une synthèse des données recueillies sur le versant québécois des bassins de l’Outaouais supérieur et de la baie de James. Ces nappes d’eau (11 500 et 7900 ans BP) ont été les dernières d’une série continue de lacs qui suivirent la marge glaciaire laurentidienne depuis le début de la dernière déglaciation. Les lignes de rivage associées à ces phases lacustres montrent que l’altitude maximale des plans d’eau se relève vers le nord-nord-est et que le relèvement différentiel varie entre 0,5 et 1,2 m/km. Le niveau des eaux était contrôlé par des séries d’exutoires localisés aux ruptures de pente le long de l’axe fluvial constitué par les vallées de l’Outaouais, de la rivière des Quinze et du Kinojévis. Le tracé des plans de déformation des niveaux lacustres comparé au profil longitudinal actuel de ces vallées montre qu’au moment de la déglaciation, la ligne de partage des eaux a été déplacée loin vers le sud. Ce gauchissement temporaire de la surface a permis la rétention des eaux du lac Barlow. La coupure entre les lacs Barlow et Ojibway représente la rupture de pente la plus importante de tout l’axe fluvial. Son emersion a confiné les eaux du lac Barlow au bassin du Témiscamingue et a donné naissance à un autre lac indépendant, le lac Ojibway, qui s’est agrandi vers le nord et le nord-est sur le territoire nouvellement déglacié.