2006
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Globe : Revue internationale d’études québécoises ; vol. 9 no. 2 (2006)
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Michel Filion, « L’évolution des politiques publiques et des pratiques culturelles en matière de radiodiffusion canadienne. L’utopie et la réalité », Globe: Revue internationale d’études québécoises, ID : 10.7202/1000880ar
Il est encore courant de présenter l’organisation politique et juridique de la radiodiffusion comme l’acteur principal de la canadianisation des ondes. Depuis le début du siècle, l’intervention gouvernementale serait ainsi la condition essentielle de l’éclosion et de la sauvegarde d’une véritable identité canadienne autrement menacée par l’influence américaine. Ce discours, utopiste à bien des égards, repose sur une conception linéaire de la communication de masse et occulte la réalité sociale canadienne. Pour le comprendre, il faut jeter un autre regard sur l’histoire en considérant les médias comme un tout organique, c’est-à-dire comme un système (on parle d’ailleurs du « système canadien de radiodiffusion ») sensible au jeu d’une diversité d’acteurs. Les éléments les plus en vue, le gouvernement et l’industrie, donnent l’impression d’être les plus importants. Mais, dans le cas précis de la programmation canadienne, ce sont davantage les caractéristiques culturelles des auditoires qui constituent les facteurs déterminants du phénomène d’identification collective par le biais de la radio et de la télévision.