Contester les parcs éoliens au nom du paysage : le droit de défendre sa cour contre un certain modèle de développement

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2010

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Globe : Revue internationale d’études québécoises ; vol. 13 no. 2 (2010)

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Marie-José Fortin et al., « Contester les parcs éoliens au nom du paysage : le droit de défendre sa cour contre un certain modèle de développement », Globe: Revue internationale d’études québécoises, ID : 10.7202/1001129ar


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Ressources halieutiques, minières et forestières ont historiquement rythmé l’économie et le développement de plusieurs régions du Québec. Les conditions de leur exploitation évoluent cependant selon les contextes historiques, sociaux et géographiques. Dans cette perspective, des ressources émergent alors que d’autres disparaissent. Dès lors, un défi important est de faire cohabiter, dans un même territoire, les divers projets liés à ces ressources, traditionnelles aussi bien que récentes. La filière de l’énergie éolienne illustre bien ce défi. La mise en valeur de ce qui apparaît pour certains comme une « nouvelle » ressource énergétique provoque des tensions, souvent fortes, dans des communautés susceptibles d’accueillir des parcs de production. Après avoir décrit brièvement les stratégies gouvernementales adoptées au Québec pour mettre en place cette filière énergétique, cet article s’intéresse à un argument récurrent au sein des contestations, également exprimé dans d’autres pays industrialisés : celui du paysage. À partir de l’examen de mémoires déposés lors d’une commission tenue par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), nous dégageons quatre principaux discours d’acteurs, fondés sur des conceptions différentes du paysage, et qui renvoient à différents enjeux touchant la mise en valeur de la ressource éolienne. Nous tentons ainsi de montrer que l’argument du paysage permet aux groupes de poser la question des choix d’occupation et d’aménagement du territoire, ainsi que des modèles de développement qui sont sous-jacents aux projets et aux politiques publiques. Cet examen révèle aussi que la gamme des positions ne dessine pas un affrontement binaire entre ce qui serait le clan des « pro » éoliens et celui des opposants, mais qu’elle repose plutôt sur des représentations différentes des territoires concernés. Une compréhension approfondie des rationalités et de leurs fondements pourrait, croyons-nous, éclairer les dynamiques sociales et les pratiques de gouvernance concernant cette filière énergétique et la ressource émergente du paysage.

Historically, natural resources have supported the economy and the development of many regions in Quebec. However, the conditions of their exploitation have evolved with changes in historical, social, and geographical contexts, as new resources appear while others disappear. A major challenge is to ensure that diverse projects, whether related to new or more traditional resources, can coexist in a common territory. The wind power industry is a good illustration of such a challenge. The efforts made to promote this “new” resource often face strong social critics in local communities likely to host wind farms. Following a brief summary of the main strategies adopted by the Government of Quebec to support this green industry, our attention will be turned to one of the central argument brought by the opponents, also expressed in other industrial countries : the argument of landscape. By analysing the briefs submitted to a public hearing held by the provincial Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), we will distinguish four main social discourses based on different landscape definitions, each raising different issues related to the exploitation of wind power. We will attempt to demonstrate that, through the landscape argument, people can address decisions that have been made regarding environmental and regional planning, as well as their underlying conceptions of development. Our analysis will also reveal that positions are not simply divided between those in favour and those opposed to wind turbines, but rather that they rest upon different representations of the concerned territory. From our point of view, a deeper understanding of such rationalities and their grounds could throw light on current social dynamics and governance practices related to this energy industry and the emerging resource of landscape.

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