Don, réciprocité et engagement dans les soins aux proches

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2002

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 37 (2002)

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Francine Saillant et al., « Don, réciprocité et engagement dans les soins aux proches », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1002317ar


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L’article présente une réflexion sur les relations empiriques et théoriques entre les pratiques de soins de personnes aidantes de malades chroniques et de personnes âgées, des femmes pour la plupart, et les articulations entre ces pratiques en tant que formes de don au service du lien social. Le don est présenté comme une forme d’engagement social, et les soins discutés selon les perspectives actuellement dominantes (fardeau, prise en charge, etc.). À partir de 60 entrevues réalisées dans 3 régions du Québec, les auteures tentent de saisir les pratiques en considérant les acteurs concernés et leurs liens (des personnes très dépendantes et des femmes, les divers liens familiaux), la nature du don dans les soins et les formes qu’emprunte le retour du don, et finalement, les motivations de s’engager ou non dans les soins à un proche. Les soins aux proches sont ici théorisés en tant que pratiques stimulant et activant le lien social, supposant une obligation qui s’inscrit dans les structures familiales et les rapports intragénérationnels et intergénérationnels. Le don chrétien et le caring sont ici distingués du don tel qu’il est discuté dans les théories anthropologiques à propos de l’échange. Les paradoxes dans lesquels les femmes sont situées socialement en tant « qu’aidantes » sont analysés : comment concevoir la part de liberté et d’obligation dans l’engagement et à qui appartient le fardeau de la dette intra et intergénérationnnelle?

This article presents a reflexion on the empirical and theoretical relations between the practices of caregivers for the chronically ill and the elderly, most of whom are women, and the articulations between these practices as a form of gift-giving in the service of social relations. The gift is presented as a form of social commitment, and caregiving practices are discussed from the perspectives that currently dominate the discourse on the subject (in terms of burden, responsibility, etc.). Based on 60 interviews carried out in three regions of Québec, the authors examine caregiving practices by looking at the actors involved and the relations between them (highly dependent persons and women, various family relations), the nature of the gift and what is given in return, and lastly, the motivations for committing oneself, or not, to the care of a relative. Caring for a dependent relative is theorized here as a practice that stimulates and activates social relations, implying an obligation that is embedded in family structures and the relations between and within generations. The notions of Christian charity and caring are distinguished from the gift as discussed in the anthropological theories of exchange. We analyze the paradoxes of women's social position as "caregivers": to what extent do women freely commit themselves to caregiving and to what extent is it an obligation, and who bears the burden of the debt between and within generations?

Este artículo presenta una reflexión sobre las prácticas de cuidado de personas que ayudan a los enfermos crónicos y personas de edad, mujeres por la mayoría, y las articulaciones entre estas prácticas como formas de don al servicio de las relaciones sociales. El don se presenta como una forma de entrega social y se discute el concepto de cuidado a partir de las perspectivas que dominan actualmente el discurso (como carga, responsabilidad, etc.). Sobre la base de 60 entrevistas realizadas en tres regiones de Quebec, los autores examinan las prácticas de cuidado - considerando los actores implicados y las relaciones entre ellos (personas a cargo y mujeres, varias relaciones familiares), la naturaleza del don en el cuidado y lo que se devuelve, y finalmente, las motivaciones a entregarse, o no, en el cuidado de un pariente. El cuidar a un pariente está teorizado como una práctica que estimula y activa la relación social, suponiendo una obligación arraigada en las estructuras familiares y las relaciones entre, y al interior de, las generaciones. Las nociones de caridad cristiana y el cuidado se distinguen aquí del don en las teorías antropológicas sobre el intercambio. Analizamos las paradojas de la posición de las mujeres como "cuidadoras": ¿hasta qué punto se entregan libremente en el cuidado, hasta qué punto es una obligación, y a quién pertenece el cargo de la deuda entre, y al interior de las generaciones?

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