La relation d’aide aux personnes en difficulté : entre habilitation de la personne et assignation à une place sociale disqualifiée

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2002

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 37 (2002)

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Frédéric Blondel, « La relation d’aide aux personnes en difficulté : entre habilitation de la personne et assignation à une place sociale disqualifiée », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1002324ar


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Cet article s’intéresse aux politiques d’actions sociales qui déploient comme méthodologie de prise en charge la relation d’aide. Afin d’en apprécier les différentes composantes et d’en mesurer les enjeux tant du point de vue des professionnels que des usagers, l’auteur s’appuie sur des données d’une recherche ethnosociologique réalisée plus spécifiquement sur la relation d’aide mise en place dans le cadre du dispositif d’insertion sociale et professionnelle promu par la loi portant sur le Revenu Minimum d’Insertion (RMI). L’article s’attache à caractériser cette dynamique et à construire les composantes de son efficacité. La relation d’aide, grâce aux formes multiples qu’elle peut revêtir et aux tactiques qui peuvent s’y déployer, tente, dès lors que les publics sont durablement inscrits dans ces dispositifs de prise en charge, de réaliser deux objectifs contradictoires : accompagner les publics dans une place durablement disqualifiée, tout en leur permettant de préserver, ou de construire avec eux si besoin, une identité sociale « acceptable » parce qu’à peu près acceptée, et de vivre convenablement leur situation d’autonomie sociale dans une dépendance objective.

This article looks at social action policies which use the helping relationship as its assumption of responsibility methodology. In order to identify its various components and measure its implications from the standpoint of both professionals and users, the author relies on data from an ethnosociological research on the helping relationship developed within the context of the social and professional integration mechanism put forth by the law pertaining to the Minimum Integration Revenue. The article seeks to define this dynamic and outline the components of its efficiency. Thanks to its multiple possible forms and the tactics which can be employed within it, the helping relationship, insofar as the publics are lastingly involved with these assumption of responsibility mechanisms, attempts to achieve two contradictory objectives: accompany the publics to a lastingly disreputable place, all the while enabling them to maintain, or develop with them if need be, a social identity which is "acceptable" because almost accepted, and to live decently their situation of social autonomy in a state of objective dependence.

Este artículo examina las políticas de acción social que utilizan la relación de ayuda como metodología para "tomar a cargo". Con el fin de apreciar los diferentes aspectos y medir los ejes estructurantes de dicha relación, tanto desde el punto de vista profesional como del de los usuarios, el autor se apoya sobre datos de una investigación ethno-sociológica realizada más concretamente sobre la relación de ayuda llevada a cabo en el marco del dispositivo de inserción social y profesional promovido por la ley del Ingreso Mínimo de Inserción. El artículo tiene por objeto caracterizar esta dinámica y construir los componentes de su eficacia. La relación de ayuda, gracias a las múltiples formas en las que ésta puede presentarse y a las tácticas que pueden ser empleadas, trata, desde el momento en que los públicos se inscriben de manera estable en los dispositivos para "tomar a cargo", de cumplir dos objetivos contradictorios: acompañar a este público en un espacio constantemente descalificado permitiéndoles al mismo tiempo preservar, o construir con ellos en la medida de lo necesario, una identidad social "aceptable" en el sentido de más o menos aceptada, y vivir convenientemente la situación de autonomía social en una situación de dependencia objetiva.

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