Sociologie et transition millénariste : entre l’irraison totalitaire du capitalisme et la possibilité-nécessité de la conscientivité

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1998

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 30 (1998)

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Jean-Guy Lacroix, « Sociologie et transition millénariste : entre l’irraison totalitaire du capitalisme et la possibilité-nécessité de la conscientivité », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1002658ar


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L’objectif de cet article est de tracer un portrait du contexte social de l’actuelle transition et de ce qui est en voie d’émergence et qui lance un défi tant à la sociologie présente qu’à celle des prochaines décennies. Le but est de montrer qu’il y a un changement qualitatif, un passage de la modernité à non pas la postmodernité, mais à une autre forme sociohistorique de rapports sociaux, la « conscientivité ». Pour ce faire, l’auteur analyse quatre tendances sociohistoriques : l’évolution du rapport objectivation-subjectivation; l’évolution du rapport capital-sujet; la transformation du rapport identité-solidarité; et, finalement, le changement du système de valeurs. La thèse que soutient l’auteur est que l’actuelle transition concerne simultanément la possibilité et la nécessité de passer à l’ère de la conscientivité, mais que la probabilité de ce passage est remise en question en raison de la possibilité d’une reproduction élargie du capitalisme qui, ainsi, pousserait ses caractéristiques structurales à un haut degré d’exacerbation, niant totalement la légitimité et la primauté du sujet. La première section est consacrée à la question de la structuration génétique de la situation de transition que l’auteur aborde à travers la dialectique de l’objectivation-subjectivation. Sont ensuite examinés trois modes d’objectivation (celui de la production des objets matériels, celui de la production des objets non matériels et celui de la production des objets intelligents) et leurs conséquences sur le développement des possibilités de subjectivation. Les deux sections suivantes s’intéressent à la problématique de la continuité capitaliste, de ses discontinuités (phases longues d’expansion) et de l’épuisement de la modernité. Après avoir indiqué comment la continuité est brisée par des causes endogènes dues à l’incessant affrontement entre les logiques du Capital et du sujet, l’auteur fait état du développement de la crise du mode de régulation fordien-keynésien, en s’attardant aux causes et aux conséquences de la guerre déclarée par le Capital au sujet, à l’incidence sur la forme de la crise de l’épuisement de la capacité d’absorption de la sphère de la consommation et, finalement, à la croissance des possibilités et moyens d’individuation à travers le déploiement des modes de vie fordien puis fordien-keynésien. La troisième section porte sur la possibilité de passer à un nouveau mode de régulation, la régulation discutée-programmée, qui faciliterait un passage à la conscientivité. Y sont abordées successivement les problématiques suivantes : le surgissement du nouveau paradigme technoéconomique, la programmation, et d’un nouveau mode d’aliénation; la transformation du rapport de concurrence; l’émergence de la forme discutée-programmée de régulation à l’échelle mondiale; la durée de la transition compte tenu de l’allure « irraisonnable » que prend la domination du Capital. Dans la quatrième partie du texte, il est question de la transformation des rapports identitaires et de la forme de la solidarité ainsi que du rôle de la volonté du sujet et de la conscience dans cette transformation. Dans la dernière partie, l’auteur s’emploie à montrer la nécessité de passer à un système de valeurs qui transcende les déterminismes des donnés originaux. En conclusion, l’auteur rassemble un certain nombre de remarques afin de définir la conscientivité.

This article traces a portrait of the social context of both the current transition and the one that is emerging, and examines the challenges they pose for current sociology and that of the coming decades. The goal is to show that a qualitative change is taking place, a shift not from modernity to post-modernity, but to another socio-historical form of social relations "awareness" (la conscientivité). To do so, the author examines four socio-historical trends: the evolution of the objectification-subjectification relation; the evolution of the capital-subject relation; the transformation of the identity-solidarity relation; and, lastly, the change occurring in the system of values. The author argues that while the current transition simultaneously involves the possibility and the necessity of shifting to the era of awareness, the likelihood of this shift is questioned in light of the possibility of the extended reproduction of capitalism, which, as such, would push its structural characteristics to a high degree of radical exacerbation, completely denying the legitimacy and primacy of the subject. The first section dwells on the issue of the genetic structuration of the transition situation, which the author examines through the lens of the objectification-subjectification dialectic. The author then examines three modes of objectification (the production of material objects; the production of non-material objects; and the production of intelligent objects) and their consequences for the development of the possibilities for subjecti-fication. The following two sections focus on the problematic of capitalist continuity, its discontinuities (long expansion phases) and the exhaustion of modernity. After having indicated how continuity is disrupted by endogenous causes due the incessant confrontation of the logics of capital and the subject, the author reviews the state of development of the crisis of the Fordist-Keynesian mode of regulation, dwelling on the causes and consequences of capital's declared war on the subject, on the form assumed by the crisis of the exhaustion of the consumption sphere's absorption capacity, and, lastly, on the increase of the possibilities and means of individuation through the Fordist, then the Fordist-Keynesian ways of life. The third section deals with the possibility of shifting to a new mode of regulation discussed-programmed regulation which would facilitate the shift to "awareness." This section successively discusses the following problematics: the emergence of the new techno-economic paradigm programming and of a new mode of alienation; the transformation of the competition relation; the emergence of the discussed-programmed mode of regulation on a global scale; and the duration of the transition in light of the uncontrollable pace taken on by capital's domination. In the fourth section, the author discusses the transformation of identity relations and of the form of solidarity, as well as the role of the subject's will. Lastly, the author argues for the need to shift to a system of values that goes beyond the determinisms of facts of origin. The article concludes by bringing together a number of comments with a view to defining "awareness."

Este artículo, intenta describir el contexto social de la transición actual y de aquéllo que está en emergencia, constituyéndose en desafío tanto para la sociología actual como para la de las décadas venideras. El objetivo es mostrar que existe un cambio cualitativo, un paso de la modernidad, no a la postmodernidad, sino a otra forma sociohistórica de relaciones sociales: la «concientividad». Con este fin, el autor analiza cuatro tendencias sociohistóricas: la evolución de la relación objetivación-subjetivación, la evolución de la relación capital-sujeto, la transformación de la relación identidad-solidaridad y finalmente, el cambio del sistema de valores. La tesis del autor plantea que la actual transición concierne simultáneamente la posibilidad y necesidad de pasar a la era de la concientividad, pero que la probalibidad de este paso se ve cuestionada por la posibilidad de una reproducción ampliada del capitalismo que llevaría sus características estructurales a altos grados de exacerbación, negando así totalmente la legitimidad y la primacía del sujeto. La primera sección se consagra a la cuestión de la estructuración genética de la situación de transición a través de la dialéctica de la objetivación-subjetivación. A continuación, se examinan tres tipos de objetivación (la producción de objetos materiales, la producción de objetos inmateriales y la producción de objetos inteligentes) y sus consecuencias sobre el desarrollo de las posibilidades de subjetivación. Las dos secciones siguientes estudian la problemática de la continuidad capitalista, de sus discontinuidades (fases largas de expansión) y del agotamiento de la modernidad. Luego de indicar cómo la continuidad se rompe debido a causas endógenas motivadas por el continuo enfrentamiento entre las lógicas del capital y del sujeto, el autor da cuenta del desarrollo de la crisis del modo de regulación fordista-keynesiano, deteniéndose en las causas y consecuencias de la guerra que el Capital ha declarado al sujeto, en la incidencia sobre la forma de la crisis del agotamiento de la capacidad de absorción de la esfera del consumo y por último, en el incremento de las posibilidades y medios de individuación a través del despliegue de modos de vida fordista y fordista-keynesiano. La tercera sección trata de la posibilidad de pasar a un nuevo modo de regulación, la regulación discutida-programada, que facilitaría el pasaje a la concientividad. Allí se abordan sucesivamente la siguientes problemáticas: el surgimiento del nuevo paradigma tecno-económico-la programación y de un nuevo modo de alienación; la transformación de la relación a la competencia; la emergencia de la forma discutida-programada de regulación a escala mundial; el tiempo de la transición dado el cariz incontrolable que toma la dominación del Capital. En la cuarta parte del texto se trata de la transformación de las relaciones identitarias y de la forma de la solidaridad así como del rol de la voluntad del sujeto. Por último, el autor se aboca a mostrar la necesidad de pasar a un sistema de valores que trascienda los determinismos de los dado originalmente. A modo de conclusión, el autor compila un cierto número de observaciones con el objeto de definir la concientividad.

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