La « Lolita » et la « sex bomb », figures de socialisation des jeunes filles. L’hypersexualisation en question

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2011

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Sociologie et sociétés ; vol. 43 no. 1 (2011)

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Philippe Liotard et al., « La « Lolita » et la « sex bomb », figures de socialisation des jeunes filles. L’hypersexualisation en question », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/1003531ar


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Figure essentiellement littéraire ou cinématographique dans la seconde moitié du xxe siècle, les « Lolitas » deviennent un véritable phénomène de mode pour les jeunes filles en France à partir des années 1990, avant d’être doublées, la décennie suivante, par la figure de la « sex bomb », qui métamorphose un corps d’enfant ou d’adolescente en corps sexué érotisé. Cette incursion sur le terrain de la mode vestimentaire interpelle. Les modèles de féminité incarnés par ces figures jouent à la fois sur le registre de l’enfance, la virginité des petites filles et les codes de l’érotisme d’une féminité affirmée. Cet article se propose de questionner ces modèles identitaires à la lumière d’une double analyse. Un premier regard historique rappelle l’émergence de ces figures érotisées et le passage du personnage littéraire au monde de la mode. L’analyse, complémentaire, de magazines destinés spécifiquement aux jeunes filles et jeunes femmes conforte, dans un premier temps, le rôle de ces médias dans la diffusion de ces modèles de féminité, mais ils semblent également fournir les clés d’une possible émancipation par rapport à ces modèles. Enfin, si la question de l’érotisation du corps des jeunes filles est centrale, la notion d’hypersexualisation interroge celle du contrôle social de l’apparence, ce qui sera l’objet de la dernière partie.

“Lolitas,” essentially literary or cinematographic figures in the second half of the twentieth century, became a veritable fashion phenomenon for young girls in France in the 1990s, before the massive addition in the following decade of the figure of the “Sex Bomb,” which metamorphizes the body of a child or teenager into an eroticized sexual body. This calls for consideration of the issue of clothing. The models of femininity reflected by these figures simultaneously affect the nature of childhood, the virginity of little girls, and the codes of eroticism of an overt femininity. This article proposes to question these identity models in the light of a twofold analysis. An initial historical overview will highlight the emergence of these eroticized figures and the transfer of the literary character to the world of fashion. Then, a complementary analysis of magazines specifically for little girls and young women first reinforces the role of these media in the spreading of such models of femininity, while also appearing to provide the key to a possible emancipation from these models. Finally, while the question of the eroticization of the bodies of young girls is central, the notion of hypersexualization raises the issue of the social control of appearance, which will be the subject of the last section.

Figura esencialmente literaria o cinematográfica de la segunda mitad del siglo XX, las “Lolitas” llegaron a ser un verdadero fenómeno de moda para las jóvenes en Francia, a partir de los años 1990, antes de ser remplazadas, en el siguiente decenio, por la figura de la “Sex bomb”, que metamorfosea un cuerpo de niña o de adolescente en un cuerpo sexuado erotizado. Esta incursión en el terreno de la moda vestimentaria nos interpela. Los modelos de feminidad encarnados en estas figuras juegan a la vez a nivel de la evocación de la infancia, la virginidad de las niñas y los códigos del erotismo de una feminidad afirmada. Este artículo propone cuestionar estos modelos identitarios a la luz de un doble análisis. Un primer análisis histórico recuerda el surgimiento de estas figuras erotizadas y el paso del personaje literario al mundo de la moda. Un análisis complementario de las revistas dirigidas específicamente a las jóvenes y a las mujeres jóvenes fortalece, en un primer momento, el papel de estos medios en la difusión de estos modelos de feminidad pero, igualmente, parecen suministrar las claves de una posible emancipación con relación a esos mismos modelos. Por último, si la cuestión de la erotización del cuerpo de las jóvenes resulta central, la noción de hipersexualización nos interroga acerca el control social de la apariencia, lo que será objeto de la última parte.

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