Quels enjeux contemporains autour du cadavre et des cendres ?

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2010

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Frontières ; vol. 23 no. 1 (2010)

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Gaëlle Clavandier, « Quels enjeux contemporains autour du cadavre et des cendres ? », Frontières, ID : 10.7202/1004018ar


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Les nouvelles prises en charge du cadavre ont beaucoup à nous dire de notre rapport contemporain à la mort. S’il est acquis que la ritualisation traditionnelle, figure organisatrice des funérailles, est désormais remplacée par d’autres formes de socialisation, reste néanmoins à définir quel rôle on entend faire jouer à ce corps qui n’est plus en vie. Traditionnellement, au travers du cadavre et des mutations qu’il subit, c’est la rupture qui était signifiée grâce à l’élaboration d’un rapport à la mort. Étant médié, ce rapport créait de la distance, non de la proximité. Aujourd’hui, en plaçant le corps mort comme entité à part entière non disjointe de la vie, c’est la place faite à la mort qui est en question. Qu’en est-il alors de l’étape incontournable de la « séparation » ? À partir d’une réflexion sur le statut et la destination des cendres, à laquelle nous adjoindrons d’autres illustrations, nous montrerons que toutes participent d’une entreprise de faire corps avec le mort. Conduite au nom de la sécurisation des pratiques et du respect dû au corps, cette nouvelle façon d’envisager les « restes » indique que la frontière autrefois intangible entre la vie et la mort est en train d’exploser.

The new ways in which we deal with corpses have a lot to say about our current relationship to death. If we accept that traditional ritualization, which is what drives the organisation of funerals, has now been replaced by other forms of socialization, we still need to define, nonetheless, the role we intend the dead body to play. Traditionally, through the corpse itself and the transformations it had to undergo, it was the break, the severing of a relationship, which was signified thanks to the elaboration of a relationship to death. Having been mediated, this relationship created distance, not closeness. Today, by placing completely to one side the dead body as an entity not disconnected from life, it is the place reserved for death which is in question. What happens now with the unavoidable stage of “separation” ? Beginning with observations on the status and the destination of human ashes, to which I will add other illustrations, I will show that they all stem from an attempt to form one body with the dead. Operating under the name of observance and respect for the body, this new manner of contemplating the “remains” indicates that the once intangible line between life and death is currently being obliterated.

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