Jeffrey C. Alexander et les dix ans du programme fort en sociologie culturelle

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2009

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 47 (2009)

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Jonathan Roberge, « Jeffrey C. Alexander et les dix ans du programme fort en sociologie culturelle », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1004979ar


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L’article retrace l’évolution de l’oeuvre théorique de Jeffrey C. Alexander depuis l’apparition du strong program dans la sociologie culturelle à la fin des années 1990 jusqu’à sa transformation en cultural pragmatics aujourd’hui. L’analyse propose d’abord de voir comment Alexander promeut l’autonomie du sens et de la culture; entre autres à travers le concept de texte et une certaine reprise des traditions sémantique et sémiotique en sociologie. À ce propos, l’influence de Durkheim est plusieurs fois soulignée. On cherche ensuite à montrer comment le tournant performatif renforce le programme fort en venant le redoubler d’une nouvelle théorie de l’action. Les sociétés contemporaines sont ritual-like selon Alexander, elles ne sont plus exactement fusionnelles sans pour autant être insignifiantes ou complètement rationalisées. Dans un tel contexte, les acteurs sociaux n’ont d’autre choix que de chercher à reconnecter les éléments de leurs performances : auditoire, fond culturel, mise en scène, moyen symbolique, etc. Enfin, l’article se tourne vers quelques exemples plus concrets illustrant cette logique; les performances des mouvements sociaux à l’intérieur d’une société civile binaire, d’une part, la question des traumatismes culturels, de l’autre. Ces études tendent à démontrer que le modèle théorique de Jeffrey C. Alexander allie le culturel et le politique sans pour autant être exactement capable de franchir le seuil d’une théorie critique.

The article analyzes the development of Jeffrey C. Alexander's theoretical work from the strong program in cultural sociology at the end of the 90's to its transformation in cultural pragmatics today. First, it proposes to look at the different ways by which Alexander promotes the autonomy of meaning and culture; namely through the concept of text and a reassessment of the semiotic and semantic traditions in sociology. Hence, Durkheim's influence is often underlined. The article goes on to suggest that the performative turn in Alexander's work adds to the strong program by offering new elements for a theory of action. Contemporary societies are «ritual-like», that is to say they are no longer fully ritualistic without being, for that reason, meaningless or wholly rationalized. In these conditions, social actors become engaged in the process of reconnecting the many parts of their performances: audience, collective representations, mise-en-scène, symbolic means, etc. Lastly, the article puts forward concrete examples of this particular logic under the form of the performances of social movements in a binary civil sphere, on the one hand, and the study of cultural traumas, on the other. These examples demonstrate that Alexander's theoretical frame allows for an interesting combination of culture and politics even if devoid of a complete critical theory.

Este artículo traza la evolución de la obra teórica de Jeffrey C. Alexander desde la aparición del strong program in cultural sociology al final los años noventa hasta su transformación en cultural pragmatics actual. Se propone primeramente analizar las diferentes maneras por las cuales Alexander promueve la autonomía del sentido y de la cultura. Entre otras a través del concepto de texto y de una cierta retoma de las tradiciones semióticas y semántica en sociología. Aquí subrayamos varias veces la influencia de Durkheim. El articulo prosigue buscando mostrar de que manera el giro performativo se agrega al programa fuerte al redoblarlo de una nueva teoría de la acción. Las sociedades contemporáneas son «ritual-like» según Alexander, es decir que ellas no son más exactamente fusiónales sin por ello llegar a ser insignificantes o completamente racionalizadas. En ese contexto, los actores sociales no tienen otra elección que buscar reconectarlos elementos de sus performances: auditorio, fondo cultural, puesta en escena, medio simbólico, etc. Al final, el artículo da algunos ejemplos concretos que ilustran esta lógica: las performances de los movimientos sociales en la sociedad civil binaria, por un lado, y la cuestión de los traumatismos culturales por el otro. Estos estudios tienden a demostrar que el modelo teórico de Alexander alia lo cultural y lo político sin poder ser una completa teoría crítica.

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