2005
Ce document est lié à :
Intermédialités : Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques ; no. 5 (2005)
Tous droits réservés © Revue Intermédialités, 2005
Sarah Rocheville, « Le chef invité de Tarragone », Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques / Intermediality: History and Theory of the Arts, Literature and Technologies, ID : 10.7202/1005497ar
Comment penser le rôle du chef d’orchestre contemporain? Que nous fait entendre la nouvelle et étonnante « gestique » musicale et en quoi cette nouvelle visibilité annonce-t-elle le déplacement moderne de l’autorité qui, traditionnellement, se fondait sur une sonorité phénoménale (la musique entendue) et qui semble aujourd’hui se préoccuper surtout du malaise sonore contenu dans la partition écrite? Partant d’une expérience d’écoute qui eut lieu lors d’un concert en juillet 2004, cet article propose de réfléchir au différend qui médiatise la vision du chef et l’oreille du public. Si le chef se donne encore à voir comme un transmetteur (en ce qu’il reconduit), sa transmission paraît toutefois négative, passive, coupée de tout passage à l’acte, bref, possible peut-être uniquement dans une sphère de puissance qu’il est important d’interroger à l’heure où les techniques électroacoustiques semblent faire se résorber le brouillage qui fait pourtant la fortune du concert.