2006
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Intermédialités : Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques ; no. 8 (2006)
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Walid El Khachab, « Face of the Human and Surface of the World : Reflections on Cinematic Pantheism », Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques / Intermediality: History and Theory of the Arts, Literature and Technologies, ID : 10.7202/1005543ar
Dans cet article, la surface du monde est envisagée comme une face, un visage. En tant que registre de cette surface et que medium ayant « réinventé » le visage dans le gros plan, le cinéma permet une réflexion sur le statut du Sujet humain dans l’univers, grâce au concept du panthéisme cinématographique. Suivant Elie Faure, l’auteur souligne la nature panthéiste du cinéma et avance que le panthéisme cinématographique est le moyen par lequel le film produit la transcendance et l’immanence simultanément, et matérialise ainsi leur unité, confirmant la théorie de Siegfried Kracauer selon lequel l’humain, la nature et la culture ont partie intégrante des mêmes « phénomènes visibles » au cinéma. Le cinéma transforme tous les êtres en surfaces : il procède par « visageification » et par « surfacialisation ». D’autre part, l’article revisite le concept de visagéité chez Deleuze et Guattari et soutient que ce concept décrit une surface fonctionnant comme interface du corps dans son interaction avec d’autres corps dans les medias, dans la sphère du divin, ou dans l’univers. Ainsi, la visagéité est également paysagéité et l’action de la caméra signifie la « transfiguration » de l’humain (ou du paysage) en visage, en introduisant son vis-à-vis : le visage de Dieu, en tant que transcendance immanente. Dans ce sens, le mysticisme cinématographique, tel qu’il apparait dans les films de Paradjanov, Makhmalbaf et Mikhalkov, est panthéiste.