Marx, Wittgenstein et l’amante du mage : remarques sur la disparition, l’évidence et le pouvoir

Fiche du document

Date

2007

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Intermédialités : Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques ; no. 10 (2007)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Revue Intermédialités, 2008



Citer ce document

Valeria Wagner, « Marx, Wittgenstein et l’amante du mage : remarques sur la disparition, l’évidence et le pouvoir », Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques / Intermediality: History and Theory of the Arts, Literature and Technologies, ID : 10.7202/1005550ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Un mage fait disparaître la tour Eiffel devant une foule étonnée, mais son amante résiste à son charme, et s’inquiète de l’usage que l’on pourrait faire de ce pouvoir singulier. Comment, et pourquoi, l’amante voit-elle, alors que les autres ne voient pas? Comment, en définitive, résister comme elle au pouvoir trompe-l’oeil, délocalisé et trans-personnel, qui agit par la perception plutôt que par la force, en changeant les contours du paraître? Ces questions sont poursuivies d’après certaines lignes de réflexion parallèles de Marx et de Wittgenstein, qui s’étendent sur les dangers que l’amante du mage pressent dans cet art de la disparition. Les deux philosophes se posent comme les témoins qui « voient » à travers les actes d’illusionnisme qui déforment, pour l’un, notre perception des relations sociales et de leur lien aux rapports de production, et pour l’autre, notre compréhension des formes d’expression et de leur imbrication dans les formes de vie qui leur donnent sens. Et, comme l’amante du mage, ils « voient » dans ces disparitions et apparitions des enjeux considérables, autant pour le « public » que pour les acteurs de ces spectacles quotidiens, puisqu’ils impliquent le transfert du pouvoir des agents à des instances désincarnées ou mystérieusement animées.

A magician makes the Eiffel Tower “disappear” under the eyes of a mystified crowd, but his lover resists the charm of his act, worrying about the use to which this singular display of power could be put. How, and why, does the lover see the Tower, while the others don't? How to resist the power of trompe-l'oeil, delocalized and transpersonal as it is, and acting on our perception rather than by force? This paper pursues these questions through a reading of aspects of Marx's Capital and Wittgenstein's Philosophical Investigations, both of which expand the dangers the magician's lover guesses in his art of disappearance. Both philosophers position themselves as witnesses who “see” through the distorting illusions: for Marx, our perception of social relations and their connection to relations of production; for Wittgenstein, our understanding of forms of expressions and of their inscription in the forms of life that confer meaning on them. Just like the magician's lover, they think that the stakes of these disappearances and appearances are considerable for the “public” as much as for the actors of such daily shows, as they imply a transfer of power, from real agents to mysteriously animated and disembodied entities.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en