2011
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Globe : Revue internationale d’études québécoises ; vol. 14 no. 1 (2011)
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Sylvano Santini, « La « bâtardise » de Patrick Straram. La gauche culturelle au Québec dans les années 1970 et ses suites », Globe: Revue internationale d’études québécoises, ID : 10.7202/1005986ar
Écrivain marginal et animateur culturel coloré, Patrick Straram est surtout connu comme l’une des figures importantes de la contre-culture au Québec dans les années 1970. Cette association apparaît si évidente aujourd’hui qu’elle scelle le rôle qu’il aurait joué dans l’histoire culturelle québécoise. Straram était pourtant engagé à la même époque dans la lutte pour l’avènement du socialisme sur le plan culturel. Il a participé à la fondation de Chroniques en 1975, revue dont l’une des principales cibles était la contre-culture. Straram n’était pas à une contradiction près. L’attention qu’il portait à lui-même dans ses « écritures » (son individualisme) et sa sensibilité pour l’émancipation politique (son collectivisme) le plaçaient dans un rapport équivoque autant avec les camarades de l’extrême gauche qu’avec la communauté contre-culturelle. Occupant un lieu mal défini entre deux mouvements majeurs de l’époque, il se considérait comme un « bâtard ». J’aimerais revenir, dans cet article, sur la bâtardise de Straram, car elle représente, sur le plan culturel, une voie médiane et originale qui répond aux limites de l’engagement révolutionnaire au milieu des années 1970 et qui anticipe un certain esprit de la gauche qui s’est manifesté plus explicitement à partir des années 1980.