2011
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Protée ; vol. 39 no. 2 (2011)
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Lionel Obadia, « L’habit fait-il le moine ? Sémiotique sociale de « l’être bouddhiste » dans le contexte occidental », Protée, ID : 10.7202/1007170ar
Cet article entend explorer une sémiotique sociale des bouddhistes, laquelle se propose d’approcher la question des usages sociaux des signes de l’« être bouddhiste », des modalités de décryptage de l’adhésion au bouddhisme par l’affichage de signes comportementaux, discursifs ou vestimentaires, au sein des communautés elles-mêmes. Autant de marqueurs qui tracent une ligne de démarcation entre la « communauté » (saṇgha) et le reste du monde, et de signes incarnés dans la culture matérielle susceptibles de signaler une adhésion religieuse ou une appartenance confessionnelle – facilement repérables en contexte asiatique. Dans le bouddhisme d’Occident en revanche, les cartes d’une lecture sémiotique des appartenances sont d’autant plus brouillées que, d’une part, la nature du rapport aux symboles et aux normes du bouddhisme est plastique, et que, d’autre part, l’affichage ostensible ou la dissimulation de signes normalement cadrés par les normes religieuses relève d’autres logiques – individuation, schismes, hétérodoxie, etc. À partir de la comparaison de cas concrets recueillis in situ en France et dans d’autres contextes nationaux, les jeux sur les codes sémiotiques de l’appartenance au bouddhisme relèvent en filigrane les enjeux d’adaptation auxquels est confronté le bouddhisme en Occident.