2011
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Frontières ; vol. 23 no. 2 (2011)
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Luc Breton, « Suivre le cadavre, du décès à l’exposition », Frontières, ID : 10.7202/1007588ar
Les pratiques funéraires sont consignées à des lieux spécifiques et soustraites aux regards. Ce sont des « boîtes noires » en ce sens que leur fonctionnement dépend de la méconnaissance des rouages qui assurent leur réussite. Dès lors, la description de ces rouages doit s’appuyer sur une approche empirique. Une micro-enquête dans un complexe funéraire de Québec nous a donné l’occasion d’entrer dans la fabrique de la mort. Suivre le cadavre du décès à l’exposition, c’est lui conférer un statut d’acteur et constater l’importance de l’engagement symétrique d’humains et de non-humains (objets, instruments, produits, etc.) dans l’action. Le cadavre commande un temps et un lieu pour sa prise en charge. C’est avec les soins thanatopraxiques et la mise en bière que se termine cette chaîne de transformations.