Théologie et sociologie dans l’oeuvre de Fernand Dumont : lectures de la crise religieuse des temps présents

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L’analyse de trois essais publiés par Fernand Dumont sur la religion dans la société québécoise : Pour la conversion de la pensée chrétienne (1964), L’institution de la théologie. Essai sur la situation du théologien (1987) et Une foi partagée (1996), ainsi que du Rapport de la Commission d’étude sur les laïcs et l’Église, dont il a assumé la présidence, met en évidence son constat systématique d’une « Église en crise ». Ces ouvrages sur la religion et la foi conservent une étonnante actualité pour aujourd’hui et méritent d’être relus pour repenser les liens de la crise religieuse à la crise sociale. Si la crise, pour Dumont, est permanente, elle a pour fonction de transformer les acteurs, plutôt que d’être « traitée » par des observateurs. Dumont construit ainsi la position du théologien engagé en tant qu’acteur social, médiateur entre des instances autrement isolées, l’institution et les communautés croyantes.

This article analyzes three essays published by Fernand Dumont on religion in Québec society : Pour la conversion de la pensée chrétienne (1964), L’institution de la théologie. Essai sur la situation du théologien (1987), and Une foi partagée (1996), as well as the « Rapport de la Commission d’étude sur les laïcs et l’Église », of which Dumont was the chair. Demonstrating Dumont’s consistent findings of a « church in crisis », these works on religion and faith have great relevance for today and merit re-reading in order to examine the links of the religious crisis to the social crisis. For Dumont, the crisis, although irreversible, has the potential to transform the actors rather than it being « handled » by observers. He thereby develops the role of the engaged theologian who, as a social actor, mediates between the institution and citizens who actively practice a religion – two levels of society that are otherwise isolated.