2011
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Ethnologies ; vol. 33 no. 1 (2011)
Tous droits réservés © Ethnologies, Université Laval, 2011
Cristina Rocha, « Establishing the John of God Movement in Australia : Healing, Hybridity and Cultural Appropriation », Ethnologies, ID : 10.7202/1007800ar
João de Deus (Jean de Dieu) est un médium-guérisseur brésilien qui a su attirer plusieurs adeptes à l’étranger. Durant la dernière décennie, il a organisé à l’international des événements de guérison entre autres en Allemagne, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Par conséquent, des documentaires de l’histoire de Jean de Dieu ont été diffusés dans les télévisions nord-américaines, britanniques, australiennes et néozélandaises. Plusieurs de ces documentaires ont été téléchargés sur YouTube par des adeptes. Grâce à cette exposition, un intense flux de personnes, d’idées et de commodités s’est déversé entre ces pays et la Casa Dom Inácio (centre de guérison de Jean de Dieu au Brésil). Dans cet article, l’auteure piste ces flux entre l’Australie et le Brésil. Elle soutient que les Australiens, qui demeurent une société coloniale où la population aborigène a souffert de pertes immenses, comprennent différemment l’empreinte particulière du spiritisme de Jean de Dieu. Pour plusieurs adeptes, l’arrivée des « entités » (esprits incorporés par Jean de Dieu) est perçue comme une manière de guérir les blessures de la terre. Une telle compréhension n’est pas partagée par les spiritualistes et les adeptes de Jean de Dieu au Brésil, en dépit du fait que les populations indigènes de ce pays ont connu également dans leur histoire la dépossession et les souffrances.