La revue Égards et la pensée réactionnaire dans le XXIe siècle québécois

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2011

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Globe : Revue internationale d’études québécoises ; vol. 14 no. 2 (2011)

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François-Emmanuël Boucher, « La revue Égards et la pensée réactionnaire dans le XXIe siècle québécois », Globe: Revue internationale d’études québécoises, ID : 10.7202/1008785ar


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Lancée à l’automne 2003 et publiée dès lors chaque trimestre, la revue Égards s’avère sans conteste l’expression la plus radicale, au Québec, d’une pensée religieuse, le lieu de production d’un discours qui se veut hautement contestataire, le point de vue de ce que l’on nomme communément la droite réactionnaire. Sous l’égide de Jean Renaud, Richard Bastien, Luc Gagnon et Maurice G. Dantec, Égards, sous-titrée Revue de résistance conservatrice, publie trimestre après trimestre des textes de chroniqueurs, d’écrivains et d’universitaires québécois, fait paraître la traduction de chroniques du National Post ainsi que de plusieurs journaux américains, publie autant des homélies du cardinal Marc Ouellet que des textes des philosophes et politicologues français Alain Finkielkraut et Pierre-André Taguieff. Incendiaire, hostile à ce que la revue présente comme la doxa médiatique actuelle, cherchant à la fois la provocation et la polémique, Égards se définit par l’affirmation d’une rupture complète avec ce qu’elle présente comme la mentalité « socialisante » du Québec et surtout avec les discours qui monopoliseraient l’espace public de cette province depuis les premiers soubresauts de la Révolution tranquille. En fait, l’existence d’Égards est justifiée, dès le premier numéro, par la revendication d’un désir de combattre ce que les auteurs appellent la « dictature discursive » d’une certaine élite québécoise, dictature qui aurait presque réussi à écraser toutes les formes d’opposition, tous les discours, toutes les pensées, toutes les analyses qui ne glorifient pas l’excellence du « modèle québécois », défini ici comme le triomphe d’une étatisation par laquelle on imposerait et maintiendrait les acquis de la Révolution tranquille. C’est cette manifestation d’un désaccord radical et d’un refus catégorique de suivre ce « modèle » qui sera analysée ici comme un contre-discours original utilisant une rhétorique en rupture avec celle qui jusqu’alors était le propre de la droite catholique au Québec.

Launched in fall of 2003 and published quarterly, the journal Égards is arguably the most radical expression of religious thought in Quebec, the source of a discourse that aims to be highly anti-establishment, from the perspective of what is commonly called the reactionary right. Under the aegis of Jean Renaud, Richard Bastien, Luc Gagnon and Maurice G. Dantec, Égards, subtitled Revue de résistance conservatrice (Journal of Conservative Resistance), publishes, each quarter, texts by columnists, writers and academics from Quebec, as well as translated columns from the National Post and several American newspapers. Its other content ranges from homilies by Cardinal Marc Ouellet to texts by French philosophers and political scientists like Alain Finkielkraut and Pierre-André Taguieff. Incendiary, hostile to what it presents as the current media orthodoxy, seeking to be both provocative and controversial, Égards defines itself by a call for a complete break with what it portrays as the “socializing” mentality of Quebec and especially with the discourses it claims have monopolized the province’s public sphere since the dawn of the Quiet Revolution. In fact, since the first issue, the journal’s existence has been justified by a call to arms against what the authors call the “discursive dictatorship” of a certain Quebec elite, a dictatorship which, according to the journal, has almost succeeded in crushing all forms of opposition, all discourses and forms of thought and analysis that do not glorify the excellence of the “Quebec model,” defined as the triumph of the state control through which all the achievements of the Quiet Revolution have been imposed and maintained. This radical rejection of and refusal to follow this “model” is analyzed as an original counter-discourse at odds with what has been understood, up until now, as characteristic of the Catholic right in Quebec.

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