Du filmage au tournage : débrayer l’effet-archives de l’enregistrement cinématographique 

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2012

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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 23 no. 1 (2012)

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André Gaudreault et al., « Du filmage au tournage : débrayer l’effet-archives de l’enregistrement cinématographique  », Cinémas: Revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, ID : 10.7202/1013370ar


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Dès lors qu’on appréhende l’appareil de prise de vues comme simple dispositif de filmage (au sens d’enregistrement), tout document filmé se voit doté d’une valeur d’archives. Il conviendrait cependant de distinguer le filmage (qui est un procédé) du tournage (qui est une procédure). Le filmage se soumet au principe d’une réalité à capter, alors que le tournage autoriserait un opérateur-sujet à initier un processus de sublimation de l’image enregistrée. Un détour par la présentation d’opéras filmés dans les salles de cinéma permet d’examiner les modalités de diffusion de ce type de prestation scénique pour laquelle des metteurs en images « virtuoses et agités » superposent au discours de la mise en scène spécifiquement opératique une nouvelle couche de sens. Un peu à l’image de la sublimation du filmage à laquelle la procédure du tournage cinématographique donne lieu, en transfigurant et en transcendant le matériel capté, par l’ajout d’une nouvelle couche d’« interprétation plastique » (Canudo). D’où la proposition de distinguer archivage de reproduction et archivage d’expression. Le premier est basé sur les seules capacités enregistreuses du film. Le second transcende ces capacités, de la part d’un média qui développe alors une expressivité qui lui est propre. Si l’effet-archives est en quelque sorte « embarqué » dans le dispositif de reproduction qu’est l’appareil de prise de vues, l’expression nécessite au contraire une volonté exogène de négocier avec les virtualités expressives d’un média.

Once the moving picture camera is seen simply as a filming apparatus (in the sense of recording something), all filmed documents take on archival value. We should nevertheless distinguish between filming (which is a process) and shooting (which is a procedure). Filming submits to the principle of a reality to be captured, while shooting gives an operator-subject leave to initiate a process of sublimation of the recorded image. Through a discussion of opera broadcasts in movie theatres, the authors examine the means of disseminating this kind of stage performance, for which “virtuoso and fidgety” putters into images superimpose a new layer of meaning onto the discourse of the specifically operatic mise en scène in a manner somewhat like the way film shooting gives rise to the sublimation of filming by transfiguring and transcending the material captured through the addition of a new layer of “plastic interpretation” (Canudo). Hence the proposal to distinguish between reproductive archiving and expressive archiving. The former is based solely on film’s recording capabilities, while the latter transcends this capacity on behalf of a medium which then develops its own expressivity. While the archival effect is in a sense “inherent to” the reproductive apparatus constituted by the moving picture camera, expression, on the contrary, requires an outside will to negotiate with the expressive potentialities of the medium.

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