2012
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Lien social et Politiques ; no. 68 (2012)
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Ricardo Peñafiel, « Le « printemps chilien » et la radicalisation de l’action collective contestataire en Amérique latine », Lien social et Politiques, ID : 10.7202/1014808ar
Constatant l’intensification en Amérique latine de formes transgressives d’action collective et en s’appuyant sur une analyse du mouvement de protestation sociale surgi suite au conflit étudiant chilien de 2011, ce texte soutient que les conditions de possibilité de la radicalisation de l’action collective se situent dans la capacité d’une demande sectorielle à se transformer en symbole ou signifiant vide d’un ensemble hétérogène et inorganique. Cette « équivocité », généralement reprochée aux actions transgressives, est montrée ici comme le fondement autant que le résultat d’une convergence stratégique de positions divergentes permettant l’inscription ou l’apparition dans l’espace public de positions jusqu’alors absentes, exclues, bannies ou « invisibilisées ». Cette irruption « par effraction » de ceux qui étaient systématiquement exclus d’un système de représentation entraîne alors une remise en question des fondements mêmes de ce système plutôt que l’inscription dans ses règles constitutives.