2012
Ce document est lié à :
Laval théologique et philosophique ; vol. 68 no. 3 (2012)
Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 2012
Valérie Chevassus-Marchionni, « Croyance et psychanalyse dans l’itinéraire singulier de Marie de la Trinité », Laval théologique et philosophique, ID : 10.7202/1015255ar
Le « cas » de Marie de la Trinité illustre d’une manière particulière la thématique « croyance et psychanalyse ». En effet, chez cette soeur dominicaine des campagnes, la foi religieuse et la croyance en sa vocation de dévotion interfèrent très étroitement avec l’expérience psychanalytique : d’une part, elle se prête pendant quatre années à une cure psychanalytique avec le docteur Jacques Lacan, d’autre part, elle exercera elle-même quelque temps la profession de psychothérapeute. Pour Marie de la Trinité, la psychanalyse arrive à un moment critique de son existence, alors que ce qu’elle nomme ses « obsessions » lui rendent la vie impossible et lui interdisent même de pratiquer sa foi ; elle se tourne alors vers des traitements divers, parfois brutaux et inhumains. Ce n’est pas la psychanalyse qui la guérira, mais c’est à partir de cette expérience qu’il lui sera donné de triompher de son mal et, en comprenant quelle en était l’origine, d’entreprendre « sa propre rééducation » et de connaître « la lumière et l’harmonie » dans sa vie de dévotion.