2012
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 23 no. 1 (2012)
All Rights Reserved © The Canadian Historical Association / La Société historique du Canada, 2012
Dan Horner, « “The Public Has The Right to be Protected From A Deadly Scourge”: Debating Quarantine, Migration and Liberal Governance during the 1847 Typhus Outbreak in Montreal », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/1015728ar
Au cours de l’été de 1847, les conséquences de la famine, de la maladie et des bouleversements sociaux en Irlande se sont fait sentir jusque dans les ports de l’Amérique du Nord. Plaque tournante commerciale et migratoire, Montréal a été grandement affecté par ces événements. L’arrivée de milliers d’immigrants irlandais, plusieurs ayant contracté le typhus durant la traversée transatlantique, ont provoqué un débat controversé dans la ville. Le public inquiet a donné son appui à une proposition mise de l’avant par des représentants de l’administration municipale pour la construction d’une station de quarantaine en amont de la ville sur le fleuve St-Laurent où les immigrants devaient être confinés jusqu’à ce que leur bonne santé soit confirmée au-delà de tout doute raisonnable. Cette mesure devait ramener l’ordre non seulement à Montréal, mais également dans le processus d’immigration. Une instance nommée par le gouvernement colonial a toutefois rejeté la proposition et suggéré une solution plus modeste d’après laquelle les immigrants continueraient à être hébergés dans des abris situés à un jet de pierre des banlieues ouest de la ville. Le débat très animé qui s’ensuivit éclaire la manière dont l’élite politique de la ville et le public plus généralement concevaient les questions de migration, de santé publique et de gouvernance libérale. Cet article vise à étudier le rôle joué par cette crise dans l’évolution de la culture politique municipale et à replacer les événements de 1847 dans le contexte d’une lutte plus générale entre les autorités locales et métropolitaines.